La contribution de l'économie comportementale aux questions environnementales : en quête d'un nouveau paradigme
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Publication date
2018Author(s)
Côté, Patricia
Subject
Économie comportementaleAbstract
L’objectif de cet essai est de démontrer le potentiel des nouveaux outils de l’économie comportementale concernant les enjeux environnementaux. On constate ainsi qu’il y a un manque sur le plan des solutions ayant des impacts mesurables afin de respecter les objectifs gouvernementaux. En effet, les outils traditionnels de l’économie néoclassique principalement employés aujourd’hui que sont la règlementation, les incitatifs (taxes, subventions et création de marché) et l’information comportent des limites importantes pour répondre aux questions environnementales considérant notamment l’urgence de la situation. L’économie comportementale émerge alors de plus en plus comme étant un outil complémentaire afin de générer des impacts significatifs dans l’activation de leviers de prise de décision dans le quotidien des individus, dans divers domaines, incluant pour des enjeux environnementaux. Il est ainsi possible d’employer les nudges au travers de différents leviers tels que les architectures de choix par défaut, les normes sociales, la saillance, le retour d’information, l’engagement, les micro-incitations et récompenses, la réciprocité et la reconnaissance, le cadrage, les points de décision ainsi que la facilité.
Des expérimentations variées sont ainsi étudiées et portent sur la protection du climat et l’efficience énergétique, la conservation de l’eau, la gestion des matières résiduelles, le transport durable, une consommation plus responsable ainsi que le respect de la règlementation environnementale. Les diverses unités gouvernementales appliquant les principes de l’économie comportementale sont donc inventoriées, incluant le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Canada et Singapour. D’autres diverses organisations appliquant les approches comportementales sont également inventoriées.
Suite à l’analyse des expérimentations et expériences à travers le monde en appliquant les principes de l’économie comportementale, certains facteurs de succès et recommandations se dégagent. Il est ainsi recommandé de s’inspirer des expérimentations d’ailleurs pour autant que le même changement de comportement soit visé, que le pays ou la culture soit similaire, que les individus aient certaines caractéristiques comparables afin d’assurer des résultats concluants. Si l’on souhaite créer une nouvelle intervention, il est recommandé de s’assurer que l’on s’adresse au bon système de décision, au moment opportun, que les effets générés soient permanents sur les comportements et que les leviers d’influence sélectionnés soient ancrés dans les heuristiques et biais cognitifs majeurs des individus. Un bon nudge ne devra pas devenir un simple outil de communication. Par ailleurs, les interventions doivent demeurer simples et peu dispendieuses. En somme, l’économie comportementale démontre un peu partout à travers le monde que cette approche peut être complémentaire aux outils traditionnels et avoir des impacts significatifs sur les enjeux environnementaux rapidement, efficacement et à faible coût.
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