Évaluation du danger écotoxicologique des bêtabloquants dans le milieu aquatique
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Publication date
2018Author(s)
Gaudreau, Chloé
Subject
BêtabloquantAbstract
Les antihypertenseurs sont une famille de produits pharmaceutiques servant à contrôler la pression sanguine des gens souffrant d’hypertension artérielle. Une fois métabolisés et rejetés par l’organisme humain, ces médicaments peuvent se retrouver dans le milieu aquatique en passant par les effluents hospitaliers et municipaux. Les organismes y vivant sont donc potentiellement exposés à des concentrations diverses de ces produits. Parmi les classes d’antihypertenseurs prescrits au Québec, la littérature laisse présager que les bêtabloquants présentent un fort potentiel de persistance, de bioaccumulation et de toxicité chez les organismes aquatiques. Ainsi, cette classe a été choisie, dans le cadre de cet essai, pour évaluer le danger qu’elle représente dans le milieu aquatique afin de déterminer si la présence des bêtabloquants est problématique.
Les propriétés physicochimiques sont d’abord présentées afin de mieux comprendre le comportement des molécules à l’étude dans le milieu aquatique. Ensuite, leur devenir dans le milieu naturel et dans les usines de traitement des eaux usées est étudié. Quelques processus pour éliminer les bêtabloquants, comme la photodégradation ou les boues activées, sont relativement efficaces, alors que d’autres, comme la sorption, le sont moins. De manière générale, plusieurs auteurs s’entendent pour dire que les bêtabloquants sont des produits pharmaceutiques relativement difficiles à éliminer. Mondialement, dans le milieu aquatique, les concentrations généralement mesurées varient de quelques nanogrammes à microgrammes par litre. Peu d’études canadiennes sont disponibles, mais la littérature laisse croire que des concentrations semblables pourraient se trouver dans le milieu naturel canadien. De plus, les bêtabloquants ont des effets sur les organismes, mais à des concentrations supérieures à celles actuellement retrouvées dans le milieu naturel.
L’étude du danger écotoxicologique des bêtabloquants dans le milieu aquatique est complexe puisqu’il y a peu de littérature à ce sujet. Par exemple, les études répertoriées se rapportent souvent sur les mêmes molécules. Ainsi, plusieurs autres sont omises. La littérature consultée a néanmoins permis de constater que le propranolol, le metoprolol, l’atenolol et le sotalol sont les bêtabloquants présentant le plus grand danger écotoxicologique. Davantage d’études concernant ces molécules, mais aussi sur celles moins bien connues, sont recommandées. En outre, l’échantillonnage du milieu aquatique canadien et québécois, le développement d’outils afin d’analyser les bêtabloquants ainsi que l’amélioration de l’efficacité des technologies visant l’élimination de ces produits pharmaceutiques sont les autres principales recommandations de cet essai.