Attitudes des professionnels de la santé mentale à l'égard du trouble de personnalité limite : modifications des attitudes suivant un atelier de formation et différences individuelles

Abstract

Ce mémoire doctoral comprend un article qui porte sur la modification des attitudes des professionnels de la santé mentale à l’endroit des personnes présentant un trouble de personnalité limite (TPL).

En guise d’introduction à l’article, la problématique des personnes présentant un TPL est d’abord décrite, puis le sujet de la stigmatisation en santé mentale est abordé. Ensuite, un bref survol du concept d’attitudes est proposé puisque la stigmatisation d’une clientèle est souvent la conséquence d’attitudes négatives. Enfin, la problématique des attitudes négatives à l’endroit du TPL est approfondie en dernier lieu, en prélude à l’article.

L’article est ensuite présenté. L'objectif principal de l’étude dont il est question dans cet article est de vérifier si un atelier de formation peut influencer les attitudes à l’endroit du TPL et si certaines caractéristiques ou attributs individuels sont associés, à priori, à des attitudes plus positives, ou plus susceptibles à changer après avoir participé à de la formation. Pour ce faire, 191 professionnels de la santé mentale ont rempli l’Échelle d’attitudes à l’égard des personnes présentant un trouble de personnalité limite (ÉA-TPL; Bouchard, 2001) avant et juste après avoir participé à un atelier de formation de 12 heures sur les troubles de la personnalité (TP). Ils ont aussi rempli un questionnaire sociodémographique. Les résultats démontrent une modification favorable des attitudes tant au niveau du score global de l’échelle qu’aux deux facteurs de celle-ci (nommés Perceptions positives et Aisance en interaction). Le plus grand nombre d’heures de formation reçue dans le passé, la qualité jugée supérieure de celle-ci ainsi que le volume plus élevé de clientèle présentant un TP étaient associés à des attitudes plus positives avant de participer à la formation. Le milieu de travail qui n’offre pas nécessairement des services en santé mentale et l’âge plus avancé étaient associés à une moindre susceptibilité au changement d’attitudes après la formation.

Enfin, la discussion permettra de rappeler la pertinence sociale et clinique des études portant sur les attitudes des professionnels de la santé mentale envers les personnes présentant un TPL. En conclusion, nous soulignerons l’importance que les professionnels de la santé mentale puissent non seulement bénéficier de plus d’heures de formation sur le TPL mais que cela s’inscrive dans un projet de formation continue plus large s’étalant tout au long de leur carrière. En effet, nous croyons que des attitudes plus positives envers le TPL pourraient rendre les interventions plus efficaces, contribuer en partie à atténuer la symptomatologie chez les personnes ayant ce trouble et renforcer, par conséquent, les attitudes positives des professionnels à leur endroit. Des recherches ultérieures sont nécessaires afin d’approfondir la compréhension de l’association entre certaines caractéristiques ou attributs individuels et les attitudes des professionnels à l’endroit du TPL.