Effet des hormones stéroïdes sexuelles non traitées dans les effluents municipaux
Publication date
2011Author(s)
De Champlain, Mylène
Subject
ÉcotoxicologieAbstract
Depuis les deux dernières décennies, des substances possédant une action endocrine sont au coeur des préoccupations en raison des effets néfastes qu’elles peuvent provoquer chez les organismes vivants. Parmi ces perturbateurs endocriniens figurent des hormones stéroïdes sexuelles qui sont des messagers chimiques indispensables dans la régularisation du système reproducteur. En plus des stéroïdes produits par des glandes endocrines, des composés de synthèse ont également été développés pour prévenir des risques d’une grossesse non désirée et traiter divers problèmes de santé. L’élimination de ces hormones naturelles et synthétiques à travers l’urine et les fèces ainsi que l’efficacité limitée des procédés de traitement des eaux usées sont responsables de leurs rejets dans le milieu aquatique. Des études réalisées dans plusieurs pays ont d’ailleurs détecté la présence d’hormones stéroïdes sexuelles à des concentrations chimiques variant de 0,05 ng/l à plus de 100 ng/l dans diverses matrices aqueuses de l’environnement. À la suite d’une exposition à certains effluents municipaux, de nombreuses espèces aquatiques ont montré des signes de perturbations endocriniennes. L’objectif principal de cet essai consiste à évaluer les effets des hormones stéroïdes sexuelles (testostérone, 17[bêta]-estradiol, estriol, estrone, 17[alpha]-éthinyl estradiol, progestérone, acétate de cyprotérone, acétate de médroxyprogestérone lévonorgestrel et noréthindrone) présentes dans ces effluents. Afin d’atteindre l’objectif principal, quatre objectifs spécifiques sont visés : décrire les caractéristiques et les propriétés physicochimiques des hormones évaluées; déterminer les sources municipales de rejets d’hormones, leur destin et leur toxicité; expliciter les expositions et les effets engendrés chez divers organismes aquatiques; élaborer des recommandations sur la problématique et identifier des pistes de solutions envisageables. Pour rencontrer ces objectifs, une revue de littérature a été réalisée et elle a permis de dresser un portrait actuel sur la présence et le devenir des stéroïdes sexuels dans des effluents municipaux ainsi que leurs effets toxiques appréhendés et observés chez les espèces de la faune aquatique. Pour faire face à cette problématique et réduire l’impact global de ces perturbateurs endocriniens dans l’environnement, de plus grands efforts devront principalement être consentis pour limiter et contrôler leurs rejets dans les effluents municipaux. Il sera nécessaire de prévoir la construction de stations de traitement des eaux usées dans des régions qui en sont présentement dépourvues et de développer des programmes d’optimisation de l’efficacité des installations existantes. La recherche sur les hormones stéroïdes sexuelles devra également se poursuivre de manière à combler des lacunes et des incertitudes au sujet de la compréhension et la détection des perturbations endocriniennes chez des organismes aquatiques.