Approche de l’environnement construit comme micro-systèmes perceptifs organisés par le biais des scènes visuelles

La recherche présentée repose sur une conception de l'environnement construit centrée sur l'utilisateur, et basée sur des perceptions cinétiques et séquentielles de scènes visuelles, dont les interactions entre espaces urbains et la perception des piétons ont été identifiés, comparés, organisés. La démarche proposée se veut être un espace de réflexion quant aux modalités, tant pratiques que théoriques, d'une projetation architecturale basée sur les facteurs humains et leur intégration dans le processus de conception et de production de l'environnement construit. Elle rencontre une approche systémique de l’environnement construit, avec en filigrane le modèle communicationnel-actantiel du sémioticien A.J. Greimas, et s’appuie sur une méthodologie de conception à l'aide de scènes visuelles organisées selon des storyboards. La notion de système est ici un outil conceptuel, dont le but est de mettre en exergue les interactions entre les éléments d'un tout complexe. Le concept de micro-système est développé afin de rendre possible la prise en compte des interfaces, ayant un impact psychologique non négligeable sur le comportement des usagers. A leur tour, ces comportements induits ne sont pas sans effet sur des environnements construits à plus grande échelle. La définition d’un micro-système suppose l’isolement des composants, endogènes et exogènes, de sous-systèmes et de leurs relations. L’identification d'un micro-système peut être réalisée sur base de facteurs tels que les stimuli de l’environnement construit, les modalités perceptives et cognitives par le biais desquels l’être humain se construit une image mentale qui l’aide à interagir avec ce qui l’environne, ainsi que les comportements induits. Associée à la prise en compte des relations avec d’autres micro-systèmes, l’analyse de micro-systèmes isolés peut aider à la compréhension du comportement des usagers en un lieu donné. Une stratégie qui aborde les macro-systèmes par de micro-systèmes et procède par des interventions ponctuelles, est une modalité opératoire et non une fin en soi. De plus, toute stratégie qu'elle aille du macro vers le micro, ou du micro vers le macro, suppose et nécessite des allers-retours constants entre les deux échelles. Ceci, afin de multiplier les points de vue pour répondre au maximum de sollicitations. Enfin, la prise en compte des phénomènes d’allure micro, tels les micro-systèmes interactionnels, peut permettre d’aborder sous un angle neuf des problématiques trop longtemps abordées comme des sous-produits de problématiques plus larges.