Heering, Caroline
[UCL]
À travers ses études sur le cadre, aussi fondamentales que percutantes, Louis Marin s’est attaché à montrer la valeur signifiante et sémiotique du cadre, comme la manière dont il articule les espaces que conjoint le tableau-représentation, à savoir l’espace représenté, l’espace de représentation (compris comme la surface-support), et l’espace de présentation (où le tableau se présente). Aborder la problématique de la représentation picturale, lui dresser un cadre philosophique, revenait en effet pour l’auteur à en explorer les zones frontières, à en comprendre ses « dispositifs de présentation » ou sa « clôture ». Plutôt que de partir du cadre pour interroger le dispositif de la représentation, j’emprunterais ici le chemin inverse : partir de la représentation, de sa structure interne, pour interroger un aspect élargi de son cadre, ou de sa frontière, l’ornement. Notre objectif est de poser la question de l’ornement, de sa définition, dans ses rapports avec la représentation telle que définie par Louis Marin sur base de la théorie du signe élaborée à Port-Royal au XVIIe siècle. Si l’ornement a souvent été défini en opposition à la représentation, à la narration, voire à la signification, je voudrais démontrer que, loin d’être opposé à la représentation, l’ornement pourrait apparaître comme l’une des zones reculées et lointaine de la représentation, en quelque sorte un de ses « excès », et que la tradition classique de la représentation a rejeté hors de ses frontières. Il s’agira donc d’introduire la question de l’ornemental dans le vaste champ de la représentation et de la mimèsis picturale moderne. Pour ce faire, je m’appuierais sur un motif ornemental particulier, qui peut apparaître à plus d’un titre comme paradigmatique des questions de cadre qui nous occupent ici, le cartouche, pour le resituer ensuite dans le cadre plus général d’une réflexion sur l’ornemental en lien avec la représentation.
Bibliographic reference |
Heering, Caroline. De la réflexivité du cadre et du support : pour une approche de l’ornemental.Dé-cadrement et transgressions : les limites de la représentation au premier âge moderne (journée du GEMCA) (Louvain-la-Neuve, UCL, 13/10/2011). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/130744 |