Certaines questions sont ainsi faites qu'y répondre, même de manière négative ou détournée, revient nécessairement à éprouver ce qu’elles interrogent et à prouver en acte leur pertinence. La question « Pourquoi est-il si difficile de parler d’architecture ? » est de cette sorte. Interrogeant les raisons qui rendent difficile le fait de parler d’architecture, elle oblige en définitive à parler de celle-ci et à courir le risque d’échouer sur les écueils annoncés. Sous ses dehors inoffensifs, il s’agit en fait d’une « question piège ». Piège posé en terrain glissant qui plus est, car elle rend problématique toute parole constituant l’architecture comme un objet de savoir. Et ce faisant, elle amène inexorablement qui veut y répondre à mettre en cause, sur un mode proprement épistémologique, les fondements de la discipline nommée Théorie de l’architecture.