Vumilia Nakabanda, Nathalie
[UCL]
The legal monism with the primacy of the International Law, the equality of all Congolese in the eyes of the law and the right to equal protection of the laws established by the Congolese Constitution of 18 February 2006 led us to reflect on the effectiveness of the protection of the widow. Apart from the absence of social assistance standards, the protection of the widow is not a problem since the Congolese laws contain protective provisions for the living spouse. Nevertheless, only the legal widow is entitled to legal protection (patrimonial and social security). Any other woman who has lived in a marriage union without observing the rules provided for in the Family Code of 1 August 1987, as amended and supplemented by Law n°16/008 of 15 July 2016, cannot claim any protection of the law at the death of her partner. The effectiveness of the law is like the blood flowing into the human body. Thus, an unapplied text is like a lifeless body. While the legal widow has legal rights, there are several obstacles to their application. The influence of custom is very important in such a way that jurisdictions often comply with decisions, sometimes contra legem, taken by the Family Council for the so-called ‘preservation of private family order’. The customary denial of certain rights results from the mere fact of being a woman. Her marital status does not have much influence. Although there may be a laws establishing that women can also inherit, custom denies the status of heir to women when the deceased is male. Moreover, the heavy material difficulties resulting from the death of the breadwinner do not facilitate the improvement of the living conditions of women in general and the widow in particular. The difficulties to access justice, ignorance, illiteracy, stereotypes, patriarchy ... also limit the effectiveness of the protection of the widow. The exclusion of the widow from legal protection under Congolese law does not facilitate things, especially in the case of possible judicial protection. Effective protection of the legal widow, the de facto widow, the customary widow and the polygene widow requires appropriate mechanisms, policies and programs in each of these categories. Social assistance, access to health care and empowerment are very essential in the process of effective implementation of the protection of the widow. The trilogy of obligations arising from international human rights commitments obliges the D.R. Congo to actively engage in the protection of women in general and the widow in particular. In this process, the involvement of civil society actors and its various international partners could facilitate the establishment of the rule of law in the Democratic Republic of Congo, one of the prerequisites for effective protection of the widow.
(fre)
Le monisme juridique avec primauté du droit international, l’égalité de tous les Congolais devant la loi et le droit à une égale protection des lois consacrés dans la Constitution congolaise du 18 février 2006 nous ont conduit à réfléchir sur l’effectivité de la protection de la veuve. Excepté l’absence des normes en matière d’assistance sociale, a priori, la protection de la veuve ne pose aucun problème puisque les lois congolaises contiennent des dispositions protectrices du conjoint survivant. Néanmoins, seule la veuve légale a droit à une protection légale (patrimoniale et sécurité sociale). Toute autre femme qui a vécu dans une union matrimoniale, sans observer les règles prévues par le Code de la famille du 1er août 1987 tel que modifié et complété par la Loi n°16/008 du 15 juillet 2016, ne peut revendiquer une quelconque protection de la loi au décès du conjoint de fait. L’effectivité de la loi est comme le sang qui coule dans le corps humain. Ainsi, un texte non appliqué est comme un corps sans vie. La veuve légale a certes des droits légalement consacrés mais leur mise en œuvre bute à plusieurs obstacles de divers ordres. L’influence de la coutume est très importante de telle manière que les juridictions homologuent souvent aux décisions, parfois contra legem, prises par le Conseil de famille au nom de la préservation de l’ordre privé familial. La négation coutumière de certains droits résulte du seul fait d’être femme. Son statut matrimonial n’a pas beaucoup d’incidences. Bien qu’il puisse exister une loi qui les consacre, la coutume nie la qualité d’héritier de la femme lorsque le défunt est de sexe masculin. En outre, les lourdes difficultés matérielles qui résultent du décès du soutien de famille ne facilitent pas l’amélioration de la condition de la femme en général et de la veuve en particulier. La difficulté d’accès à la justice, l’ignorance, l’analphabétisme, les stéréotypes, le patriarcat…limitent également l’effectivité de la protection de la veuve. L’exclusion de la veuve de fait de la protection légale par la loi congolaise ne facilite pas non plus les choses surtout s’agissant d’une éventuelle protection judiciaire. L’effectivité de la protection de la veuve légale, la veuve de fait, la veuve coutumière et la veuve polygyne nécessite des mécanismes, politiques et programmes appropriés à chacune de ses catégories. L’assistance sociale, l’accès aux soins de santé et l’autonomisation apparaissent indispensables dans le processus de mise en œuvre effective de la protection de la veuve. La trilogie des obligations qui découlent des engagements internationaux des droits de l’homme obligent à l’Etat congolais de s’investir activement dans la protection de la femme et de la veuve davantage. Dans cette démarche, le concours des acteurs de la société civile et de ses divers partenaires internationaux pourrait faciliter l’établissement de l’Etat de droit en République Démocratique du Congo, l’un des préalables à l’effectivité de la protection de la veuve.
Bibliographic reference |
Vumilia Nakabanda, Nathalie. La protection de la veuve en République Démocratique du Congo : quelle effectivité ?. Prom. : Renchon, Jean-Louis ; Sosson, Jehanne |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/184458 |