Deprins, Dominique
[USL-B]
Discussion et critique d’une thèse centrale du livre de B. Harcourt: « Exposed, Desire and Dysobedience in the Digital Age », Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts, London, England, 2015. La double préoccupation de l’auteur - tant des aspects technologiques et techniques (régression multiple, algorithmes, méthodes actuarielles, etc.), voire des chiffres (ceux relatifs au Big Data), que de l’anodin qui habitent les subjectivités contemporaines - illustre parfaitement combien le tournant numérique s’accompagne d’un tournant « subjectiviste ». Bernard Harcourt illustre et analyse très finement la complexité des ressorts et des transformations des formes de pouvoir qui circulent de façons particulières dans ce monde digitalisé, façonnant nos relations sociales, notre espace politique et privé et partant, notre subjectivité qu’avec Deleuze et Guattari, il lie à la question centrale du désir, le désir étant l’instance la plus dynamique de la nature humaine. C’est dire que l’auteur montre comme cette nouvelle rationalité qu’il nomme « sosie », « matching » ou « d’ajustement au plus près » traverse ce monde digitalisé de part en part jusqu’à façonner notre subjectivité elle-même. Cette nouvelle logique numérique évoque un aspect statistique ; celui d’un modèle qui s’ajuste au plus près des données avec son risque d’« overfitting ». C’est cet aspect-là des choses sur lequel a porté l’intervention ; à savoir quel sujet se fabrique par les rationalités statistiques contemporaines.
Bibliographic reference |
Deprins, Dominique. Logique interne du monde des data.Penser la digitalisation du monde ("Digital Initiative") organisée par F. EWALD et B. HARCOURT, autour de son livre « Exposed. Desire and Disobedience in the Digital Age », (Harvard University Press, 2015), (Columbia University, Paris, 14/12/2016) (Columbia University in Paris (Reid Hall) , 14/12/2016). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/188895 |