Devolder, Maud
[UCL]
Pomadère, Maia
Érigé au début du 2ème millénaire av. J.-C., le palais minoen de Malia est la proie de plusieurs destructions dont l’édifice se relève avec des modifications parfois substantielles à son état antérieur, jusqu’à sa destruction finale vers 1450 av. J.-C. L’étude architecturale de l’édifice a ainsi mis en évidence une séquence riche et complexe ayant entraîné l’incorporation dans les phases les plus tardives du palais d’éléments anciens. Cette ‘synthèse’ architecturale d’éléments de diverses époques – pré-, proto- et néopalatiale – est à l’origine de la variété des maçonneries qui composent le palais, une variété également due aux compétences diverses des maçons qui ont œuvré à sa construction. Le calcaire gris bleu local (sidéropétra) et le grès dunaire (ammoudopétra) sont les matériaux les mieux représentés au palais de Malia, où ils sont utilisés sous la forme de blocs ou moellons grossiers ou de blocs soigneusement taillés, tandis que d’autres pierres apparaissent dans des proportions moindres et pour des éléments architectoniques particuliers (bases de colonnes, seuils, assise de nivellement, marches, linteaux et revêtements de sol). Si l’utilisation de la pierre au palais de Malia a fait l’objet d’investigations poussées liées notamment aux aspects techniques et humains de la construction, d’autres matériaux sont souvent délaissés. C’est le cas de la brique crue et du bois, véritables ‘parents pauvres’ de l’architecture minoenne. Cette présentation envisage de traiter l’utilisation du bois dans le palais de Malia en sollicitant deux types de sources : d’une part l’observation détaillée de la ruine à la recherche d’indices révélateurs de la présence d’éléments structurels en bois, et d’autre part les informations produites lors des fouilles du palais et relatées dans les carnets et publications anciennes et illustrées par la documentation graphique (photos et croquis) du début du XXème siècle. Elle se fonde non seulement sur les traces laissées dans les murs par les éléments en bois aujourd’hui disparus (empreintes, mortaises et autres évidements), mais aussi sur les traits généraux des différents types de maçonneries. En effet, alors que certains murs d’apparence fragile n’ont pas requis de structure en bois intégrée dans la maçonnerie – les murs prépalatiaux en briques intégrés dans le palais proto- puis néopalatial, d’autres qui semblaient structurellement plus puissants font état de l’utilisation soignée d’éléments en bois – murs en pierre de taille de la Cour Nord. Il s’agit dans cette présentation de dresser l’état des connaissances concernant l’usage du bois dans le palais de Malia, et de jeter ainsi les bases d’une discussion qui permettra de préciser la méthodologie et d’affiner les questions de la recherche sur l’utilisation du bois dans l’architecture maliote à l’âge du Bronze.
Bibliographic reference |
Devolder, Maud ; Pomadère, Maia. Les usages du bois dans la ville et le palais de Malia.« Bois et architecture dans l’Antiquité (XVIe av. J.-C. - IIe s. ap. J.-C). Grèce, Italie, Europe occidentale. Approches méthodologiques et techniques », Co-organisation PLH-CRATA & TRACES-RHAdAMANTE, St. Lamouille, P. Péfau, S. Rougier-Blanc (Toulouse - Université Jean Jaurès, du 05/04/2018 au 06/04/2018). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/193002 |