Aydin, Elisabeth
[UCL]
La seconde moitié du XVIe siècle est marquée par un renouveau des conceptions poétiques et par d’intenses discussions sur la poésie à sujet philosophique. En effet, la redécouverte de la Poétique d’Aristote à travers les commentaires italiens in extenso (Robortello 1548, Maggi 1550, Vettori 1560, etc.) constitue un tournant dans l’histoire littéraire : à partir de ces travaux, les humanistes du reste de l’Europe redécouvrent la Poétique et, partant, une nouvelle vision d’autorité sur le statut de la poésie. Si depuis Platon, la fable poétique est intimement liée au mensonge, Aristote la revalorise en la définissant comme un ensemble d’actions imitées conformément à la vraisemblance. Affirmant qu’il n’y a pas de poésie sans fable, il exclut in fine les poètes racontant le réel, tels que les poètes-philosophes Empédocle et Parménide. Il s’agira d’analyser comment un grand humaniste et philologue comme Henri II Estienne a contribué à la réflexion sur la définition de la poésie. En me basant sur les liminaires de différentes éditions de textes antiques (Poetae Graeci principes 1566 ; Poesis philosophica 1573 ; etc.), j’étudierai quelle est la définition de la fable poétique qu’Estienne esquisse ; il assure que l’essence de la poésie est bien la fabula, tout en lui assignant la capacité de tenir un discours vrai et de délivrer une vérité philosophique, ce qui l’amène à envisager et valoriser la poésie philosophique grecque.
Bibliographic reference |
Aydin, Elisabeth. Fable et vérité dans l’œuvre d’Henri II Estienne : le cas de la poésie philosophique grecque.Vrai et faux à la Renaissance (Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance (CESR, Tours), du 20/05/2019 au 21/05/2019). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/216116 |