Frogneux, Nathalie
[UCL]
En 1950, Jonas fait explicitement référence à la figure du serpent «qui se mord la queue» pour désigner le sens de la philosophie qui n’est autre que sa pratique. À partir de ce qu’il nomme sa sortie de la sphère de la philosophie de la conscience, cette figure désignera le sens intrinsèque de ce qui ne pouvant être réduit au simple moyen d’une fin autre que lui, trouve son sens en soi-même, dans son propre exercice: la vie, la liberté et l’esprit. Tous partagent quatre caractéristiques: (1) une circularité dynamique, (2) qui par la réflexivité présente une dimension de subjectivation, (3) mais aussi la nécessité d’une relation à une altérité objective, (4) l’ambiguïté, et dès lors le risque d’échec. Or, cette figure de l’interprétation de soi et de l’émergence du sens analysée initialement dans les mythes gnostiques acquiert dans la philosophie jonassienne une portée objective nouvelle lorsqu’elle permet de décrire le corps vivant, qui deviendra le critère de distinction entre les interprétations et les productions de sens «vraies» et «fausses».
Bibliographic reference |
Frogneux, Nathalie. La figure d'Ouroboros ou le schème du sens selon Hans Jonas. In: Revue Philosophique de Louvain, Vol. 117, no.2, p. 375-398 (2019) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/229657 |