D'une crise de légitimité à la potentialité d'une anticrise

À une époque où notre civilisation semble en crise, notamment par l’augmentation des inégalités sociales et par l’imminence d’un crash écologique globalisé, la numérisation généralisée du réel est à l’origine de nombreuses mutations individuelles, sociétales et environnementales. Espérée ou non, l’influence du numérique sur nos sociétés est tellement forte qu’il est nécessaire de la questionner en profondeur – avec le moins d’a priori possible – pour comprendre si, derrière tous les avantages et les défauts attribués aux processus de digitalisation, il serait possible de tirer parti de ces outils de discrétisation du réel pour révolutionner de manière positive les dérives sous-jacentes à l’organisation actuelle de nos civilisations. Actuellement, le périmètre de la discipline architecturale semble être défini par le truchement d’une crise de légitimité structurelle. Mais la situation pourrait changer. Au sein même de cette fragilité statutaire, les architectes – par leur potentiel créatif – pourraient devenir les acteurs d’une anticrise plus globale !