Shen, Ching-Kai
[UCL]
(eng)
We will divide this thesis into four parts. In reality, each part emphasizes on the anthropological interpretation of Hegel in Ricoeur.
Part one:
It is mainly through his encounters with the French post-hegelians - Hyppolite, Wahl and Weil - in the 50ies that Ricoeur gets in touch with Hegel's philosophy. His anthropological approach leads him to the refutation of the "absolut knowing" and differentiates him from Hyppolite's ontological-logical approach (1.1). We also refer the ripped subject of Karl Jaspers, admired by Ricoeur, to the figure of the unhappy conscience which Jean Wahl considers to be the main topic of Hegel's philosophy(1.2). From this consideration, Ricoeur does not deny reconciliation, and seeks later an uncompleted mediation in the question of the one and the other, in human reality, in the ethical-political sphere, specially after his rencontre with Weil. From this anthropological approach, it makes our author use the post-hegelian kantian style.
Part two:
We can again observe the influence of Hegel's philosophy as well as Ricoeur's anthropological approach in the way he establishes dialogues with the other disciplines. This enables us to diagnosticate a "fragmentary dialectic" (2.1) in his writings. Indeed, because he refuses the dimensions of nature and logics in Hegel's philosophy, Ricoeur places dialectic merely at the level of human reality. This enables him to understand, to deepen several fields of thought, but always within the reach of humanity. So we come to Ricoeur's practical questioning, for instance about Freud through the dialectic between archeology and teleology (2.2), about metapher, which Ricoeur elaborates using a mediation between Kant and Hegel, (2.3) and debating with Derrida, and eventually about Husserl's intersubjectivity, setting up a virtual dialogue with Hegel. (2.4)
Part three:
While reading the phrase "Renouncing Hegel" in Temps et Récit III, we might think that our author completely rejects Hegel's thinking. But this renouncing is limited to Hegel's philosophy of History. It is important to ask ourselves together with Ricoeur why and how to renounce Hegel (3.1). We'll concentrate on the meaning of Historical Reason in Hegel's philosophy of History. Ricoeur is opposed to the onto-theological vision of history, which does not leave any range for human action, and this meets with his theme of the hermeneutics of the self. This opposition reveals also the importance of the theme of initiative (3.2) about the capable man and about evil . (3.3)
Part four:
When our reading the integration of the hegelian Sittlichkeit , translated by the éthical life, into his systeme, this concept does not bear anymore the same meaning as for Hegel: it becomes an anthropological Sittlichkeit (4.1). Ricoeur's Sittlichkeit helped him already in the 1960’s to interpret Freud's theme of paternity and Husserl's intersubjectivity. He will finally integrate the notion into his "petite éthique"(small ethics). It is also within the frame of ethical life that our author investigates the idea of acknowledgement (4.2).
(fre)
Nous allons diviser cette thèse en quatre parties. En réalité, chaque partie souligne l’interprétation anthropologique de la pensée hégélienne chez Ricoeur.
Première partie : C’est surtout à travers ses rencontres avec les post-hégéliens français – Hyppolite, Wahl et Weil – pendant les années 50 que Ricoeur aborde la pensée hégélienne. Par son approche anthropologique, il refuse le savoir absolu et se distingue donc de l’approche ontologico-logique d'Hyppolite (1.1). Nous renvoyons aussi le sujet déchiré au doublement de la conscience de soi dans la figure de la conscience malheureuse que Jean Wahl considère comme la notion essentielle de la pensée hégélienne (1.2). Partant de cette constatation, Ricoeur ne refuse pas la réconciliation et cherche plus tard une médiation inachevée dans la question entre l’un et l’autre, dans la réalité humaine, dans le fait éthico-politique, surtout après sa rencontre avec Weil (1.3). Il nous semble que nous pouvons ici aller plus loin à partir de cette approche anthropologique qui conduit notre auteur à utiliser le style kantien post-hégélien (1.4).
Deuxième partie : Nous pouvons encore observer l’influence de la pensée hégélienne et l’approche anthropologique qu’en fait Ricoeur dans la greffe herméneutique qu'il opère afin de dialoguer avec les autres disciplines. Cela nous permet de dégager une dialectique fragmentaire (2.1) chez notre auteur. En effet, par son refus, dans la philosophie hégélienne, des dimensions de la nature et de la logique, Ricoeur situe la dialectique au seul niveau de la réalité humaine (l’esprit dans un sens limité). Elle lui permet donc de comprendre, de réfléchir, d’approfondir plusieurs champs de réflexion, avec toujours cette exigence de limiter la portée de ceux-ci à des sphères humaines. Cela nous amène au questionnement pratique de Ricoeur, par exemple sur Freud, par la dialectique entre archéologie et téléologie (2.2), sur la métaphore, que Ricoeur pense à l’aide de la médiation entre Kant et Hegel, (2.3) en croisant le débat avec Derrida et enfin, sur l’intersubjectivité de Husserl que notre auteur fait dialoguer virtuellement avec Hegel à l’aide de la dialectique fragmentaire (2.4).
Troisième partie : Lorsque nous lisons la formule « Renoncer à Hegel » dans Temps et Récit III, nous pourrions croire que la pensée hégélienne est complètement rejetée par notre auteur. Pourtant, ce renoncement se limite à la philosophie hégélienne de l’histoire. Il est important de se demander avec Ricoeur pourquoi et comment renoncer à Hegel (3.1). Nous allons nous concentrer sur le sens de la Raison historique dans la philosophie hégélienne de l’histoire. Ricoeur s’oppose à la vision onto-théologique de l’histoire qui ne laisse aucune place à la possibilité de l’action humaine, et cela rejoint son thème de l’herméneutique du soi. Cette opposition révèle en retour l’importance du thème de l’initiative (3.2) portant sur l’homme capable dans le présent et sur la question du mal (3.3).
Quatrième partie : la Sittlichkeit ne revêt plus, chez notre auteur, le sens hégélien du mot : elle est à présent comprise dans le cadre anthropologique. Elle devient une Sittlichkeit anthropologique (4.1). Cette Sittlichkeit Ricoeurienne servait déjà, dans les années 60, à réfléchir sur le thème de la paternité chez Freud et de l’intersubjectivité chez Husserl. Finalement, il intègrera cette notion dans la petite éthique. C’est aussi dans le cadre de la vie éthique que notre auteur investiguera la notion de reconnaissance (4.2). La Sittlichkeit anthropologique et la reconnaissance nous semblent à la fois les plus élaborés et les plus synthétisants des apports hégéliens à la pensée de Ricoeur.
Bibliographic reference |
Shen, Ching-Kai. L’esprit hégélien chez Ricoeur : une interprétation anthropologique de la pensée hégélienne. Prom. : Leclercq, Jean |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/32587 |