Stillemans, Jean
[UCL]
Il est impossible d'entendre l'architecture dans un pur présent. Le goût des "antiques" qui porta en leurs temps les cénacles savants vers une passion des ruines, comme la nostalgie du "patrimoine" à quoi s'abandonnent aujourd'hui les masses démocratiques, ne sont sans doute que les effets lointains d'un décalage de principe qui astreint à l'échec toute prise actuelle de l'architecture.
"Habiter, c'est laisser des traces", a écrit Walter Benjamin. Et l'architecture est à porter au compte des traces les plus pérennes. Pour autant, si la trace demeure par-delà l'effacement de sa cause, être selon le lieu/l'architecture revient à séjourner parmi du révolu, à se tenir et à se mouvoir au sein du reflux: le moment vrai de l'architecture, originaire et conforme, est, pour chaque instant, dépassé.
Bibliographic reference |
Stillemans, Jean. Au fond, les spectres. In: La Part de l'Oeil, no. 13 (1997) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/70783 |