Médée d'Euripide : approche de la figure de Médée en tant que révélateur d'une défaillance des institutions sociales

Ce mémoire prend comme base d’investigation l’œuvre source : la Médée d’Euripide. L’angle d’attaque choisi a été aiguillé, premièrement, par l’impunité de Médée, malgré ses différents crimes. La question porte sur comment la pensée grecque pouvait y trouver une légitimation de fait ou si c’était juste un effet créé pour susciter un effroi dans le cœur du spectateur. L’ouvrage aborde d’abord la question du concept qui semble régir la pensée grecque subordonnant la société humaine à celle du plan divin, il envisage la manière que les grecques avaient de se représenter le monde dans lequel ils vivaient, de comprendre de quelle nature et de quelle manière les règles y étaient inscrites. Dans un deuxième mouvement, l’ouvrage tente d’éprouver ces concepts, mis en lumière dans le premier chapitre, sur la pièce d’Euripide et d’observer s’ils créent sens et s’ils révèlent, ou non, une cohérence d’écriture en regard avec la pensée grecque, légitimant le postulat de base posé, étant que l’impunité de Médée ne serait pas simplement le fait d’un effet visant à créer le trouble dans le public. Dans les troisième et quatrième parties, il s’attache à analyser deux pièces contemporaines : Medealand de l’auteur suédoise Sara Stridsberg et Medea, création scénique du metteur en scène australien Simon Stone. Il tente, en utilisant, leurs éléments textuels pour l’une et scéniques pour l’autre, de comprendre quel est le degré d’influence de la légende d’origine d’Euripide, de déterminer si leur mouvement de création est une actualisation de l’auteur antique ou si la matière est prise comme prétexte pour mettre en lumière des problématiques plus contemporaines. Enfin, dans la conclusion, l’ouvrage essaie de mettre en perspective les trois œuvres afin de tenter d’y trouver des principes signifiants qui pourraient donner des éléments de réponse quant à la problématique de départ : quelles seraient les raisons de la récurrence de la figure de Médée, fixée par Euripide, à travers l’histoire théâtrale ?