Etude du lien entre la perception et l'action chez l'adulte sain et cérébrolésé : thérapie par observation d'actions auprès de patients héminégligents

Au cours de ce mémoire, une prise en charge de l’héminégligence basée sur le système des neurones-miroirs a été réalisée auprès neuf sujets sains de deux patients présentant un syndrome de négligence spatiale latéralisée à gauche. Notre design a fait usage de mesures répétées afin de mesurer les changements dus à l’intervention sur les performances des patients et de les comparer aux performances de sujets sains bénéficiant de la même intervention. Celle-ci s’étendait sur cinq semaines, dont chacune constituait une condition différente. Les deux premières semaines ne comportaient aucune intervention afin que leurs mesures servent à l’établissement d’une ligne de base. Les trois semaines suivantes étaient les semaines d’intervention proprement dite. Chaque semaine, les patients et participants ont observé un type déterminé de vidéos, pour une durée de 45 minutes par jour, durant trois jours consécutifs. Les trois types de vidéos utilisés étaient les suivants : des vidéos d’actions humaines écologiques tournées à la première personne (1P), des vidéos des mêmes actions tournées à la troisième personne (3P) et des vidéos contrôle de documentaires animaliers (CON). Les mesures utilisées étaient prises après le troisième jour d’observation de vidéos et comprenaient : le MonAmour Action Task, une tâche de barrage effectuée sur un robot constitué d’un bras articulé sur un plan horizontal qui utilise des cibles égocentriques et allocentriques ; le Test des Cloches, une tâche de barrage sur papier ; le Questionnaire d’Imagerie Mentale Visuelle et Kinesthésique et les échelles de Catherine Bergego, des questionnaires sur les manifestations de symptômes d’héminégligence. Les données récoltées auprès des sujets sains ont permis d’établir des intervalles de confiance à 95% sur les différentes variables des tests utilisés. Les performances des patients étaient comparées à ces normes pour chaque condition. Les performances des deux groupes s’améliorent lors des semaines d’observation de vidéos, mais ni celles des patients ni celles des sujets sains ne montrent d’amélioration significative supérieure à la condition contrôle lors des conditions 1P et 3P. Malgré ses limites, notre étude ouvre des perspectives intéressantes afin de vérifier si le manque d’effets observables est dû à un manque d’activation du système des neurones-miroirs dans nos vidéos d’intervention, ou à un effet positif inattendu de nos vidéos contrôle. L’utilisation de deux perspectives différentes et de vidéos d’actions animales lors d’une thérapie par observation d’action auprès de patients négligents constitue un aspect novateur spécifique à ce travail et contribue à notre compréhension des liens entre la perception et l’action chez l’adulte sain et cérébrolésé.