Le traitement de l’implicite en classe de FLE : analyse des pratiques d’enseignement

Chaque texte (écrit ou oral) est construit par ce qui est explicitement dit et ce qui est communiqué de façon implicite. Le contenu implicite assume une fonction importante dans les diverses situations de communication et, dans certains cas, il peut même devancer le contenu explicite. C’est pourquoi, de nos jours, ce « langage à sens caché » envahit de plus en plus notre quotidien. L’objectif poursuivi dans ce mémoire est d’identifier les pratiques d’enseignement en classe de FLE concernant la compréhension du contenu implicite. Afin de donner un éclairage sur le sujet, nous nous sommes entretenus avec 10 formateurs et enseignants du FLE provenant de secteurs variés : enseignement de promotion sociale, école de langues, opérateur régional de formation, régisseur public de formation. Cette recherche s’inscrit dans une approche exploratoire qualitative. En utilisant la technique d’entretien semi-directif, nous nous sommes intéressés à la posture et aux pratiques adoptées par ces professionnels, mais aussi à ce qui motive leurs choix. Les éléments récoltés démontrent que l’entraînement au décodage de l’implicite constitue, selon les formateurs, une étape essentielle pour développer une « compréhension plus fine » chez l’apprenant. Cette compréhension l’aidera à prendre conscience de la dimension implicite du discours, devenant plus attentif à la situation de l’énonciation, aux rapports établis lors des interactions mais aussi aux intentions parfois « cachées » dans les énoncés. Cet entraînement peut prendre place dès le niveau débutant, à condition que le contenu abordé soit modéré en fonction des difficultés lexico-grammaticales auxquelles l’apprenant sera confronté. Dans la perspective de compléter ce travail, il serait intéressant de mener une étude qui puisse envisager le décodage de l’implicite en partant de l’élève. Il serait donc possible d’identifier l’impact des pratiques d’enseignement mais aussi de comprendre davantage le phénomène du point de vue de l’élève allophone.