Coopération transfrontalière et frontière ressource : le cas de Comines

La littérature scientifique a longtemps posé la frontière comme étant essentiellement une ligne politique, une barrière contraignante, difficilement franchissable. Les réalités de terrain, quant à elles, ont montré que rares ont été les frontières complètement fermées. Lorsqu’elles sont ouvertes, elles peuvent constituer des lieux d’opportunités, une ressource. Lorsqu’elles s’ouvrent, les frontières mettent en relation des territoires qui se découvrent, se redécouvrent même dans certains cas, une proximité géographique voire historique ou culturelle. De là peut naître une coopération transfrontalière pouvant elle-même entrainer la naissance d’un territoire transfrontalier. Avec la coopération transfrontalière, la frontière redevenue zone devient lieu d’hybridation. Il se crée dès lors un cadre propice à l’émergence d’une gouvernance destinée à transcender les difficultés générées par des systèmes institutionnels distincts. L’objectif de ce mémoire était de découvrir dans quelle mesure la coopération entre les deux villes jumelles de Comines, séparée par une frontière étatique, conduit à l’émergence d’une communauté de territoire, en d’autres termes, un territoire transfrontalier générant un type de gouvernance territoriale transfrontalière. A l’issue de ce travail, la question de l’existence d’un territoire transfrontalier cominois subsiste. Nous avons toutefois constaté qu’une gouvernance par projet s’est mise en place. Instituée dans un but fonctionnel, cette dernière permet à chacun des acteurs d’atteindre ses objectifs. Notre cas illustre la manière dont les zones frontalières peuvent être des laboratoires de la gouvernance.