Comment une personne atteinte d’une déficience mentale légère se représente-elle les exclusions qu’elle vit ?

Notre mémoire s’inspire d’une expérience vécue avec des personnes touchées par une déficience mentale. Les lectures, les rencontres, et les projets réalisés dans le cadre d’un stage à « l’Essentiel » nous ont amené à réfléchir sur la place de la personne déficiente mentale au sein de la société. Le point de départ de notre recherche vient d’une observation : notre société veut intégrer les différences et garantir la protection de tous ses citoyens. Néanmoins, lorsque l’on côtoie des adultes atteints d’une déficience mentale nous remarquons qu’ils veulent « être perçu comme tout le monde », mais qu’en réalité ils sont traités différemment. Nous avons voulu comprendre quelle place occupe la personne déficiente mentale au sein de notre société et plusieurs étapes nous ont amenés à saisir celle-ci. L’histoire du handicap, le projet actuel d’inclusion de la personne déficiente mentale, le mécanisme global d’exclusion et les exclusions objectives et subjectives vécues montrent que la personne déficiente se situe dans un entre-deux : entre l’acceptation et le rejet. La littérature qui s’intéresse au sujet permet de saisir le quotidien des citoyens touchés par une déficience mentale. Néanmoins, peu d’études interrogent les personnes déficientes « elles-mêmes », sur la réalité « qu’elles vivent ». Les recherches se focalisent essentiellement sur les perceptions des éducateurs, des parents, des membres de la famille, des personnes extérieures au milieu du handicap. C’est suite à ce constat que notre question de recherche s’est concrétisée : « comment la personne déficiente mentale se représente-t-elle l’exclusion qu’elle vit ? » Nous avons choisi de réaliser une étude qualitative basée sur des entretiens pour répondre à notre question de recherche. Ces entretiens, menés avec des membres du « Mouvement Personne D’abord », ont donné la parole aux personnes déficientes mentales légères. Les témoignages recueillis montrent que les participants se rendent compte de l’exclusion qu’ils vivent et veulent participer plus à la société.