La démocratie intra-partisane est-elle favorable à la mise à l'agenda d'un revenu universel ? Une analyse comparative de deux partis politiques belges.

Palliant au manque de travaux politologiques sur le sujet, ce mémoire aborde la question du revenu universel comme étant une proposition de politique publique qui pose un nombre de questions particulièrement interpellantes lorsque la problématique de sa mise à l’agenda est abordée (Vanderborght, 2004a). Dans le cadre d’une réflexion à propos de la faisabilité politique d’un revenu universel, il est important de réfléchir à la façon dont ce débat potentiellement clivant est abordé par les partis politiques. Plus précisément, il est primordial de s’interroger sur les facteurs qui influencent la capacité qu’ont ces acteurs centraux de l’action publique à adopter de nouvelles propositions représentant un coût d’opportunité politique important (De Wispelaere & Noguera, 2012). Face à la nécessité stratégique pour les partis de réguler les tensions internes que peut causer un tel débat, s’interroger sur l’impact de leur niveau de démocratie intra-partisane sur leur prise de position constitue une piste d’analyse solide. En effet, les résultats obtenus grâce à l’analyse comparative de deux partis politiques belges – Ecolo et le Mouvement Réformateur – ont permis de démontrer que les caractéristiques organisationnelles des partis écologistes, qui assurent un niveau de démocratie intra-partisane naturellement plus élevé que celui des partis traditionnels, permettent d’augmenter la probabilité de voir un jour cette proposition mise à l’agenda politique. Plus que cela, cette analyse a conduit à l’identification d’un schéma explicatif de la manière dont la démocratie intrapartisane influe sur les dynamiques qui dictent aux partis politiques leur positionnement sur de nouvelles propositions concrètes et au caractère potentiellement clivant.