Lacroix, Bertrand
[UCL]
Raemdonck, Isabel
[UCL]
La révolution numérique impacte tous les secteurs, tant privés que professionnels. Une tranche de la population semble subir ce changement sociétal de manière plus forte, à savoir les seniors. Ceux-ci seraient en perte de qualification face à la progression exponentielle des nouvelles technologies. De l’autre côté, se trouvent les juniors, qui seraient nés dans ce nouveau paradigme et disposeraient d’habilités naturelles avec les technologies numériques. De ces deux constats, et pour garder une main-d’œuvre qualifiée, les entreprises mettent en place un dispositif d’apprentissage qui présente une certaine nouveauté. Le mentorat inversé. La différence par rapport au mentorat classique, c’est que le mentor est plus jeune que le mentoré. Alors, ce système est-il un phénomène de mode ou est-il réellement efficace pour l’apprentissage des compétences numériques ? C’est la question à laquelle ce mémoire a tenté de répondre. Pour cela, nous avons mis en place un dispositif de ce type dans une entreprise volontaire. C’est ainsi que nous avons analysé l’évolution des compétences numériques dans une étude quasi expérimentale de type longitudinale. Une trentaine d’individus, mentors et mentorés, ont participé au programme de mentorat inversé sur une période de 5 mois. Pour étudier l’évolution des compétences numériques, nous avons mobilisé le concept du sentiment d’auto efficacité (SEP). C’est ainsi que nous avons mesuré, en début et en fin de programme, le niveau de croyances qu’ont les mentorés concernant leur niveau de compétences numériques. Toutefois, notre étude ne se limitait pas à cette seule mesure. En effet, le mentorat s’appuie sur la relation entre deux individus. Dès lors, nous voulions vérifier l’impact de la qualité de la relation sur l’évolution du sentiment d’auto efficacité concernant les compétences numériques. Et finalement, nous trouvions intéressant de pouvoir déterminer les profils individuels des mentorés qui prédiraient l’évolution ou la régression du SEP à l’issue du dispositif. Les résultats principaux sont que nous avons constaté une évolution moyenne positive et significative du SEP. Celle-ci doit être considérée avec prudence, car certains individus ont régressé, et d’autres n’ont pas modifié leur croyance négative en positive, même si celle-ci est moins négative qu’en début de programme. Nous avons constaté que la qualité de la relation n’avait pas eu d’impact sur l’évolution du SEP. Cependant, il convient de se demander si la durée du programme et la fréquence des rencontres étaient suffisantes afin de permettre au mentoré de porter un jugement objectif sur la qualité de la relation. Et finalement, nous avons aussi constaté que les mentorés qui avaient le plus progressé étaient ceux qui avaient un niveau de SEP faible en début de programme. En revanche, ceux qui avaient un niveau plus élevé ont vu leur score diminuer. Ce dernier résultat indique qu’il faudrait identifier le niveau de SEP des candidats potentiel à participer au mentorat inversé et choisir les plus faibles afin de maximiser les résultats d’un tel dispositif.
Bibliographic reference |
Lacroix, Bertrand. Le mentorat inversé est-il un dispositif pertinent pour l'apprentissage des compétences numériques?. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Raemdonck, Isabel. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:15075 |