Bilinguisme et phénomène du mot sur le bout de la langue

Dans le cadre de ce mémoire, l’influence d’une brève exposition à la L2 sur la production en L1 a été étudiée. Cette influence était objectivée par le pourcentage de mots sur le bout de la langue produit en L1 après l’exposition au film en L2. L’expérience a été réalisée auprès de 39 participants répartis en trois groupes de langue : les bilingues précoces, les bilingues tardifs et le groupe contrôle composé de monolingues. Les participants ont réalisé, dans un premier temps, une dénomination d’images dans leur langue maternelle servant de ligne de base. Ils ont ensuite été amenés à visionner un extrait de film dans leur L2. Suite à cela, ils ont de nouveau réalisé une tâche de dénomination d’images dans leur langue maternelle. Seuls les bilingues tardifs ont manifesté un taux de mot sur le bout de la langue significativement plus élevé lors de la dénomination d’images suivant le film que lors de la première dénomination. Ces résultats suggèrent qu’à la fois les facteurs relatifs à l’expérience de la langue sur le long terme ainsi que ceux relatifs au contexte d’exposition à la langue à court terme modulent l’accès lexical bilingue. Cet accès lexical réduit se manifeste dans ce travail par une plus grande occurrence de mots sur le bout de la langue chez les bilingues tardifs lors de la dénomination d’images post-film.