Analyse du biais d'attribution hostile chez des enfants tout-venant et avec troubles du comportement d'âge préscolaire

Ce mémoire s’intègre au sein d’un projet de recherche mené par Houssa et Nader-Grosbois (en cours), ayant pour objectif de rendre compte des facteurs prédictifs et causaux de la cognition sociale (Traitement de l’information sociale et Théorie de l’Esprit) jouant sur l’(in)adaptation sociale d’enfants à troubles externalisés, en comparaison aux enfants tout-venant d’âge préscolaire. Ce mémoire se réfère au modèle du Traitement de l’information sociale de Dodge (1980), composé de cinq étapes mentales. Sur base de ce dernier, deux composantes de la cognition sociale, à savoir les compétences en résolution de problèmes sociaux (Traitement de l’information sociale) et le biais d’attribution hostile, seront explicités. Le biais d’attribution hostile est défini comme étant « une tendance à attribuer de l’hostilité à autrui, en l’absence d’indices sociaux externes adéquats sur lesquels baser ses attributions » (Price & Glad, 2003, p.330). Ce mémoire poursuit deux objectifs. D’une part, les études tentent de rendre compte d’une éventuelle différence au niveau des composantes de la cognition sociale auprès d’enfants tout-venant et d’enfants présentant des troubles comportementaux. D’autre part, les études ont pour but d’explorer les liens entre ces composantes et l’(in)adaptation sociale, et de vérifier leur nature (lien prédictif et/ou bidirectionnel). Au travers de différentes analyses statistiques, aucune différence au niveau du biais d’attribution hostile, et des compétences en Traitement de l’information sociale n’a été démontrée entre l’échantillon d’enfants tout-venant et celui d’enfants à troubles externalisés. En outre, au sein des deux populations, une relation bidirectionnelle a été observée entre le Traitement de l’information sociale et l’(in)adaptation sociale, et un lien prédictif entre ces deux processus a été démontré pour l’échantillon tout-venant. Quant au biais d’attribution hostile, il ne semblerait pas associé à l’(in)adaptation sociale (pour les deux populations).