Tchoufong Tchankwe, valérie
[UCL]
Mélard, François
[UCL]
Le sommet de la terre de Rio (1992), en marquant un point d’honneur sur la contribution des peuples autochtones dans la gestion durable des écosystèmes, et forestiers en particulier, fait resurgir les questions de reconnaissance et de protection des peuples autochtones au sein des politiques de développement à l’échelle internationale. Mais, cette logique ne se décline pas au Cameroun. Car les peuples forestiers Baka sont ignorés dans le processus d’exploitation forestière dans ce pays. Raison de l’intérêt porté dans ce mémoire sur les mécanismes qui conduisent à la production de l’ignorance sur des peuples autochtones et leurs savoirs traditionnels dans l’exploitation forestière au Cameroun. Pour mieux appréhender cette question, une démarche hypothético-déductive a été adoptée, basée sur l’hypothèse selon laquelle l’ignorance sur les savoirs traditionnels autochtones dans l’exploitation forestière est le résultat d’un mécanisme complexe entretenu inconsciemment ou animé par des jeux d’intérêts. Afin de vérifier cette hypothèse, des entretiens ont été menés avec les personnels des institutions en charge des forêts, de l’environnement et des peuples autochtones, tant au niveau central qu’au niveau décentralisé ; avec l’exploitant forestier et les peuples Baka de l’arrondissement de Ndélélé. De ces entretiens, il en ressort que dans le processus d’exploitation forestière au Cameroun, partant de la production des textes législatifs au suivi de la gestion des forêts, en passant par l’exploitation forestière proprement dite, les mécanismes qui conduisent à la production de l’ignorance sur les peuples autochtones et leurs savoirs sont légions et les formes d’ignorance produites sont variables (dissimulation, marginalisation, invisibilisation, production du doute/secret …). Ces ignorances produites sont pour certaines le fruit d’un mécanisme aveugle, et pour d’autres le fruit des productions stratégiques. Mais également, dans certains cas, il est difficile de cerner l’intentionnalité d’une ignorance produite, dû à la présence de plusieurs facteurs qui peuvent expliquer les raisons de cette ignorance. Comme prescrit par plusieurs auteurs, il devient nécessaire de s’intéresser à la production de l’ignorance au même titre qu’à la production des connaissances. Car « Le savoir est l’expérience humaine générale et l’ignorance est également notre lot commun » Bensaude-Vincent.
Bibliographic reference |
Tchoufong Tchankwe, valérie. L’ignorance sur les peuples autochtones et leurs savoirs traditionnels dans l'exploitation forestière au Cameroun : mécanisme aveugle ou stratégie d'acteurs ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Mélard, François. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:21454 |