Analyse de l'impact macroéconomique du " Tax shift " ou glissement fiscal sur les salaires endogènes et exogènes entre 2015 et 2021 en Belgique

La Belgique est un des pays européens comprenant un des taux d’imposition sur le travail le plus haut. De plus, elle possède un taux de chômage important et une croissance économique faible. Le gouvernement Michel I a décidé de palier à cette situation. Depuis des années, les institutions internationales et nationales ont mis en évidence cette situation fiscale désavantageuse, tant sur le travail et sur la compétitivité des entreprises que sur le pouvoir d’achat des travailleurs. Le tax shift ou glissement fiscal est une des réformes principales de la politique économique du gouvernement Michel I et de ses partenaires au gouvernement fédéral. La réforme du tax shift consiste en un déplacement de la charge fiscale du travail vers la consommation essentiellement et les revenus du patrimoine. Cette réforme a pour objectifs d’améliorer la compétitivité des entreprises ainsi que d’augmenter le pouvoir d’achat des contribuables. Dans le cadre de ce mémoire, nous analyserons l’impact macroéconomique de la réforme du tax shift sur deux hypothèses de formation des salaires. La première hypothèse de salaire correspond au salaire négocié entre employeur et employé. Nous parlerons alors de salaires endogènes ou libres. La seconde hypothèse de salaire correspond au salaire fixé par les normes salariales et l’indexation. Dans ce cas, les employés n’ont pas de pouvoir de négociation, nous parlerons de salaires exogènes. De plus, nous apporterons une sous-analyse sur les réductions de cotisations patronales générales et ciblées sur les bas salaires. Nous poursuivrons l’analyse sur les effets macroéconomiques à moyen terme du refinancement de l’État par une augmentation des impôts indirects (TVA, accises) et une augmentation des impôts directs (impôts des personnes physiques, précompte mobilier). Dans le chapitre 1, nous commencerons par une analyse succincte des principales caractéristiques des prélèvements en Belgique et en Europe post tax shift. Dans les chapitres 2 et 3, nous présenterons l’imposition des revenus du travail et de la consommation, ainsi que l’état de la compétitivité de la Belgique. Le chapitre 4 sera consacré aux recommandations macroéconomiques des institutions nationales et internationales sur l’économie belge avant 2015. Dans les chapitres 5 et 6, nous exposerons le contenu du tax shift dans son volet réduction et financement, ainsi qu’une explication du type de réforme et des effets espérés. Ensuite, le chapitre 7 apportera des explications sur l’utilité de cibler les réductions du coût du travail sur les bas salaires. Dans le chapitre 8, nous aborderons une analyse macroéconomique des effets du tax shift sur les salaires endogènes et exogènes. Pour cela, nous appliquerons trois stades de l’analyse macroéconomiques aux deux hypothèses de salaires. Pour le premier stade, nous les analyserons dans une économie fermée, en prenant en compte la taxation du travail. Dans le deuxième stade, nous les analyserons dans une économie fermée, avec l’équilibre des salaires réels et le taux d’emploi, ainsi qu’une analyse comparée à celle de l’offre et de la demande de travail. Et dans le troisième stade, nous les analyserons dans une économie ouverte, dans l’équilibre de l’offre globale. Ensuite le chapitre 9 analysera les résultats de l’étude économétrique de la Banque Nationale de Belgique et du Bureau fédéral du Plan sur les effets des réductions impactant les salaires endogènes et exogènes. Cette analyse doit être mise en parallèle avec l’analyse macroéconomique des chapitres précédents. Dans le chapitre 10, nous exposerons les effets macroéconomiques à moyen terme du refinancement de l’État par une augmentation des impôts indirects et directs. Enfin, ce travail se terminera par une conclusion personnelle dans le chapitre 11.