Accueil et hébergement d'enfants : « chez-soi » de l'intime au public

Le but de ce travail est de comprendre la manière dont l’architecture peut aider l’enfant séparé de son milieu familial à retrouver au sein d’une institution de type SRG (Service Résidentiel Général) une notion de « chez-soi » et d’espace personnel dans lequel il peut choisir de se réfugier et de s’isoler du reste du monde, tout en encourageant les liens avec l’extérieur de l’institution. Il s'agit d'une recherche sur l'équilibre entre intimité, collectivité et société. Pour cela, une première partie consiste a définir la notion d'« intime », et de la mettre en lien avec l’architecture, en énonçant plusieurs concepts dans lesquels les notions de soi et de non soi qu’elle représente sont transposées spatialement, pour en venir à la notion de « chez-soi ». Dans un second temps est exposée la façon dont les différentes notions évoquées précédemment évoluent avec l’âge : comment les enfants d’âge différents se perçoivent en tant qu’individu et perçoivent l’espace qui les entoure, particulièrement leur « chez-soi ». Après cet apport théorique, un troisième volet se concentre sur les lieux d’hébergement d’enfants en Belgique, afin de comprendre leurs enjeux et leurs besoins. Cette analyse commence par une étude historique des lieux d’hébergement d’enfants aux alentours de la Belgique. Elle détaille la manière dont ils ont évolué pour répondre à la préoccupation grandissante du bien-être des enfants au fil du temps. Il est alors possible de procéder à l’étude de plusieurs exemples architecturaux présentant des modèles similaires aux unités de vie des enfants hébergés de nos jours, en analysant la nature et les proportions des espaces collectifs et individuels, mais aussi des seuils qui les articulent. A partir des leçons tirées de cette étude, une quatrième étape propose de composer un établissement de type SRG, inséré dans un contexte dans le centre de Bruxelles. Ce centre aura pour ambition d’héberger des jeunes de 3 à 18 ans en offrant à chacun un chez-soi et une possibilité de se réfugier dans l’intime et de trouver sa place dans la collectivité. Il cherchera aussi à faciliter l’inclusion des jeunes résidents dans la société, en proposant des espaces d’interaction avec leurs familles d’origine et avec d’autres enfants résidant à l’extérieur du centre.