D'un paysage inondable à inondé: Le polder de Combrit face aux inondations par submersion marine

Au regard du changement climatique et de la montée du niveau marin, les littoraux deviennent des espaces particulièrement vulnérables aux phénomènes d’érosion et de submersion. Le littoral à risque étudié par ce TFE est le polder de Combrit en Bretagne dont les terres artificielles gagnées sur l’eau, ont été érigées sous le niveau de la mer à des fins productives et hygiéniques, et ont notamment permis de relier l’île de l’Île-Tudy au continent en 1852. Il semble opportun de questionner notre rapport à ces espaces de nature dynamique que l’homme a rendu statique et de se demander quelle position doit être adoptée pour quel aménagement induit afin de répondre au risque d’inondations. Tout d’abord, ce travail de fin d’études s’attache à instruire les différents types d’aménagements stratégiques possibles en réponse au risque d’inondations, selon qu’il dénote d’une attitude de résistance et de résilience. Puis, la lecture du territoire, à travers la notion de bords, a permis de mettre en évidence l’essence même de ce territoire qui tient au caractère maritime et insulaire, et que la création du polder a occulté. De là, ce substrat théorique couplé à l’analyse territoriale guida ce TFE vers un scénario projeté en 2050 de dépoldérisation comme solution au risque d’inondations. Les limites à la dépoldérisation sont définies par les digues existantes qui servent de connexion entre l’île et la côte. Ces digues délimitent d’une part l’espace dépoldérisé et de l’autre un espace appropriable par le projet. Avec l’idée d’exploiter l’eau comme une ressource, le projet propose la métamorphose de cet espace en un paysage productif de marais salant. Inactif durant les périodes d’inondations, il peut pallier le niveau marin en étant inondé. La salorge, qui sert à stocker et sécher le sel récolté, s’implante en bordure du marais salant de manière à articuler les deux strates du projet : la digue et le marais salant. Son ossature bois lui permet d’être facilement démontable et réutilisable tandis que son socle de béton demeurera comme vestige.