Surveillance comportementale et biologique du VIH et les infections sexuellement transmissibles en Guinée

Contexte : l’infection VIH constitue de nos jours un problème de santé publique. Ce pendant en Afrique elle reste la principale cause de mortalité ; les pays de l’Afrique subsaharienne sont les plus touché par le VIH. En Guinée l’infection VIH est de type généralisée avec une séroprévalence de 1,7% dans la population générale. Objectif : Connaitre la distribution des paramètres biologiques et comportementaux des patients vivant avec le VIH en Guinée, ainsi que les déterminants de cette distribution. Méthodologie : une enquête nationale dans le cadre de la surveillance comportementale et biologique du VIH par échantillonnage aléatoire a été conduite dans les 2 régions administratives (Kindia et Boké) et la zone spéciale de Conakry. Au niveau de chaque région un plan de sondage était défini. Les personnes âgées de 15ans et 40 et plus étaient choisie. Un questionnaire portant sur les caractéristiques sociodémographiques et comportement sexuel à risque d’une part et un questionnaire sur les données biologiques d’autre part ont été administré après consentement. Les données été encodées, saisies et analysées à l’aide du logiciel SPSS version 22. Résumé : Au total 541 personnes ont été interviewées. L’âge médian est de 19(17-35), environ 52,31% avaient un âge compris entre 15-19ans avec nombre élevé des hommes de 63%( sex-ratio H/F=1,77) ; près de 80,40% des hommes avaient déclaré avoir eu au moins un seul partenaire sexuel et 68% des femmes ayant déclaré avoir plusieurs partenaires sexuels. Le préservatif n’avait pas été utilisé par 58,78% des participants à l’étude soit 87% de femmes et le préservatif était statistiquement associé à l’infection dans les deux sexes ; 34,94% avaient un TCD4<10cellules/mm3 et 50,65% avaient une charge virale>50copies/ml ; le VIH1 était le plus dominant dans 70,24%dont 87,4% d’hommes. Apres ajustement, la nationalité, le lieu de résidence, le fait de consommer de la drogue et de l’alcool, le fait d’utiliser le préservatif et avoir les connaissances sur les infections sexuellement transmissibles et les moyens de prévention ainsi que la fréquence de consommation d’alcool étaient resté significatif. Conclusion : la prévalence du VIH en Guinée est relativement élevée dans notre étude ; les comportements sexuels à risque comme le multiple partenaire sexuel, le faible taux d’utilisation du préservatif, la consommation abusive d’alcool et de drogue, le renforcement des connaissances sur les IST et les moyens de prévention sont des déterminants sur lesquels les dirigeants devront agir pour renforcer de façon durable la lutte contre le VIH. Les résultats de cette étude vont permettre de donner une directive aux dirigeants afin de développer des programmes ciblés à l’endroit des groupes à risque et des régions susceptible d’être à risque.