Le rôle des enseignants de mathématiques dans l'attrait des élèves envers les métiers STEM. Une étude à méthodologie mixte

Au vu des innovations scientifiques et technologies, un besoin de nouveaux travailleurs qualifiés se fait ressentir dans les filières STEM (Scientifiques, Techniques, Ingénieurs et Mathématiques ; Holmes et al., 2018). Or, peu d’étudiants s’inscrivent dans toutes les disciplines STEM. Afin de comprendre cette pénurie, la Théorie sociale et cognitive de l’orientation scolaire et professionnelle (Lent et al., 1994) et la Théorie de la circonscription et du compromis de Gottfredson (1981, 2002) mettent en exergue quatre facteurs importants dans l’orientation des jeunes : le genre, le statut socio-économique, le sentiment d’efficacité personnelle et le rôle de l’enseignant en mathématiques et en sciences. Ces quatre facteurs ont été analysés sous la littérature scientifique STEM. Afin de comprendre l’impact de ces quatre facteurs, une recherche empirique mixte a été menée. La première partie, quantitative, a permis de comprendre l’influence de ces facteurs sur l’intérêt des jeunes pour les métiers STEM. Pour ce faire, une récolte de données a eu lieu par le biais d’un questionnaire. L’échantillon est constitué de 2 137 élèves du secondaire. Pour la deuxième partie, qualitative, des entretiens semi-directifs ont été menés pour la deuxième partie de cette recherche. Ils ont permis d’analyser la perception des enseignants en mathématiques sur leur rôle dans l’orientation des jeunes vers les métiers STEM au travers des quatre facteurs évoqués précédemment. Les résultats principaux révèlent que les garçons ont tendance à s’intéresser davantage aux filières STEM que les filles que ce soit dans les filières avec ou sans étude. Par ailleurs, les jeunes ayant un statut socio-économique faible auront moins tendance à s’orienter dans les STEM nécessitant des études que les jeunes qui ont un statut socio-économique élevé et inversement. En outre, les jeunes ayant un SEP faible dans les cours de mathématiques et de sciences ne s’orienteront probablement pas dans les filières STEM avec et sans étude. Enfin, les enseignants de mathématiques et de sciences influencent l’orientation des jeunes vers les filières STEM avec ou sans étude. Pour conclure, diverses pistes sont proposées permettant de faire évoluer cette orientation sur le terrain telles que la formation des enseignants aux STEM pour les promouvoir, la formation de la société en générale aux stéréotypes afin de les diminuer ainsi que la revalorisation des filières qualifiantes.