Joris, Anaël
[UCL]
Adam, Françoise
[UCL]
A l’heure où les difficultés à concevoir sont de plus en plus nombreuses, les cliniques de la fertilité ouvrent leurs portes aux couples infertiles souhaitant mener un tel projet. Bien que quelle que soit l’origine de l’infertilité, les traitements se passent sur le corps de la femme, l’homme est un partenaire à part entière dans ce processus. Pourtant, nos données et la littérature se rejoignent pour dire qu’il semblerait que ce dernier se sente mis à l’écart lors du parcours en PMA. Afin de contribuer à l’amélioration de l’accompagnement mis en place dans les cliniques de la fertilité, cette étude s’intéresse principalement au vécu sexuel des hommes lors d’un parcours en procréation médicalement assistée. Pour ce faire, nous avons établi une recherche qualitative et avons rencontré des hommes afin d’échanger sur ce sujet via un entretien semi-directif. L’analyse thématique des entretiens souligne que les hommes souffriraient de répercussions psychologiques telles qu’une baisse de l’estime de soi, une atteinte de la masculinité et de la virilité, des sentiments de gêne, honte et impuissance. Par ailleurs, l’annonce de l’infertilité et sa prise en charge pourraient amener des troubles de la fonction sexuelle telle qu’une baisse du désir sexuel, une diminution de l’excitation et une altération du plaisir, mais également des perturbations quant aux pratiques sexuelles comme la masturbation, les lieux et les positions lors des rapports sexuels. Certaines pratiques seraient d’ailleurs modifiées sur le plus long terme. Cependant, ces répercussions semblent variables en fonction de facteurs personnels comme la vulnérabilité ou la formation de l’individu, de l’attitude de la partenaire, de la qualité relationnelle et en fonction de la technique de PMA utilisée ainsi que de l’origine de l’infertilité. De plus, ces répercussions seraient temporaires et ne semblent pas la préoccupation principale des hommes lors du parcours. Effectivement, nous observons que, tel que lors de la grossesse ou de la paternité, les difficultés sexuelles, bien qu’elles soient insatisfaisantes, semblent mises entre parenthèses durant le parcours en PMA. Nous pouvons expliquer cette observation par le fait que l’objectif, à ce moment-là, n’est pas l’épanouissement sexuel mais bien le fait d’avoir un enfant. Finalement, la réussite du parcours semble essuyer les difficultés que les hommes ont pu connaître lors de la procréation médicalement assistée.
Bibliographic reference |
Joris, Anaël. Quel est le vécu sexuel des jeunes pères ayant eu un enfant par Procréation Médicalement Assistée ?. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Adam, Françoise. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:29591 |