Djambewa, Djamba
[UCL]
Prof Nathalie Schiffino-Leclerc
[UCL]
L’évolution démocratique de la République Démocratique du Congo n’est pas du tout un fleuve tranquille. Le pays connaît des bouleversements importants depuis les années 1990 et cela jusqu’à nos jours. Il se présente comme un État faible (concept établi en science politique), marqué par des frontières constamment violées, et dont le contrôle interne est fragile. La République Démocratique du Congo se trouve ainsi au centre de multiples conflits. Le but de notre travail de recherche est de percer et d’éclairer le déroulement historique qui a mené à cette situation, sans oublier de mentionner les différents acteurs, leurs intérêts, et les institutions dans lesquelles ils évoluent. Notre problématique se portera ainsi sur les mécanismes et les éléments qui sont responsables de la situation actuelle du pays. À la question de recherche : quels sont les dysfonctionnements de la démocratie en RDC et comment l’expliquer ? Nous avons proposé deux hypothèses. Les institutions politiques dysfonctionnent, car elles sont victimes des crises politiques et militaires successives (H1). Les dysfonctionnements de la démocratie en RDC résultent des calculs politiques et des intérêts économiques (H2). L’approche des « trois I » va permettre d’être attentif à la multiplicité des dimensions possibles : institutions, idées et intérêts. C’est pourquoi elle a été retenue pour organiser les données historiques et formuler les hypothèses. Même si les fondateurs de cette approche (Palier et Surel, 2005 ; Surel, 2018) ne se réclament pas d’une théorisation en tant que telle, les « trois I » fournissent un cadrage pour analyser notre problématique. La méthodologie repose sur une démarche qualitative. Elle recourt à l’analyse documentaire. Les données historiques sont organisées sur la base du process tracing. C’est une méthode qui examine les processus et les séquences de décisions et des événements qui conduisent à une situation. Elle se départit d’une connotation normative. Avec le process tracing, nous aurons une meilleure compréhension de la nature des relations de cause à effet. Le cadre historique couvre la période de 1990 à nos jours. Cette période débute avec la Conférence nationale souveraine (1990 à 1992). Elle se poursuit avec les deux guerres du Congo (1996 à 1997 et de 1999 à 2002) marquées par la présidence de Laurent-Désiré Kabila et celle de Joseph Kabila. Elle se termine par l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Durant toute cette phase, la République Démocratique du Congo va connaître une évolution sans cesse changeante de sa Constitution. Le pays passera de l’Acte constitutionnel de la transition d’avril 1994 à la Constitution de la transition d’avril 2003 et à la Constitution de 2006 avec ses différents amendements. L’évolution de la démocratie au Congo est influencée par de nombreux éléments avec des interférences. En effet, la faiblesse de la classe politique congolaise se traduit par la difficulté à respecter la parole donnée. Le fonctionnement démocratique des institutions (pouvoir législatif et exécutif) n’est pas effectif, l’armée congolaise a des difficultés pour assumer ses prérogatives. Les facteurs économiques en l’occurrence l’enjeu minier sont au centre des stratégies au niveau de la géopolitique régionale et des puissances étrangères.
Bibliographic reference |
Djambewa, Djamba. Évolution des institutions politiques de la République Démocratique du Congo (RDC) de 1990 à nos jours Description historique au prisme des « trois I ». Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Prof Nathalie Schiffino-Leclerc. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:30161 |