Lever le voile sur la laïcité : entre sexisme et préjugés Une approche corrélationnelle et expérimentale

La question du port du voile dans l’espace public a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Autant sur le plan législatif que politique, le port du voile fait parler de lui. Les médias se sont eux aussi emparé du sujet, d’autant plus suite aux dernières actualités mettant en exergue les scandales impliquant le voile islamique. Le sujet n’est pourtant pas récent : il trouve son origine lors de l’affaire du voile en octobre 1989 dans le département de l’Oise en France. Depuis lors, au nom de la laïcité, en France comme en Belgique, plusieurs lois interdisant les signes religieux ostentatoires ont vu le jour. La laïcité a fait l’objet de nombreuses études permettant ainsi de mieux appréhender ce concept. Ainsi, nombreux sont les auteurs ayant identifié deux formes de laïcité. Mais quels liens entretiennent ces deux laïcités avec les préjugés, l’acceptation du voile et le sexisme ? Ce mémoire poursuit un triple objectif. Le premier consiste à corroborer la littérature sur l’existence des deux types de laïcité. Ensuite, l’objectif central est d’établir les liens entre les deux dimensions de la laïcité et les variables d’intérêt abordées en amont. Ces deux premiers objectifs font l’objet d’une première étude dite corrélationnelle. Enfin, à l’aide d’une seconde étude, expérimentale, ce mémoire a comme dernier objectif de mettre en évidence les deux formes de laïcité et d’étudier, dans quelles mesures, celles-ci atténuent ou amplifient la tolérance à l’égard des immigrés, du port du voile et des attitudes sexistes. Bien que des recherches futures soient nécessaires pour approfondir les liens entre le sexisme et la laïcité, les résultats de nos études sont plutôt prometteurs.