Les nanoparticules alimentaires affectent-elles le microbiote intestinal, et aggravent-elles l'athérosclérose ?

Certains additifs alimentaires utilisés par l’industrie agro-alimentaire pour la production, la stabilisation ou la conservation des aliments contiennent des nanoparticules (NPs). Le comportement de ces NPs au sein du système gastro-intestinal est cependant mal connu, et suscite des interrogations quant aux risques pour la santé. Un précédent mémoire a étudié, chez la souris C57BL/6 WT, l’effet des NPs alimentaires sur le microbiote intestinal (MI) et la possible induction d’effets cardiovasculaires. Une diminution de la diversité microbienne a été mise en évidence, mais aucun effet cardiovasculaire (athérosclérose) n’a été observé. De ce fait, ce travail étudie expérimentalement l’effet de l’ingestion à long terme des NPs alimentaires sur le MI et l’aggravation de l’athérosclérose. Des souris déficientes en apolipoprotéine E (ApoE-/-) ont été nourries, pendant 26 semaines, avec une alimentation riche en lipides (western diet) et contenant des NPs, majoritairement utilisées par l’industrie agroalimentaire, soit TiO2 (0 ; 0,2 ; 2 ; 20 mg/kg pc/j), soit SiO2 (0 ; 0,4 ; 4 ; 40 mg/kg pc/j), à des niveaux pertinents pour l’exposition humaine. Nous avons observé, après l’ingestion de NPs de SiO2 (nSiO2) ou de TiO2 (nTiO2), des modifications au niveau de la diversité du MI ainsi que de l’abondance de certaines familles et genres bactériens. Ces altérations de la composition du MI n’étaient pas accompagnées de modifications fonctionnelles, telles que mesurées par la production d’acides gras à chaîne courte. Aucune aggravation de l’athérosclérose n’a été mise en évidence. En conclusion, l’administration prolongée de NPs alimentaires altère la structure du MI mais ne semble pas aggraver le développement de l’athérosclérose.