Tanidis, Chrissoula
[UCL]
Neerdal, Corinne
[UCL]
Duysens, Charlotte
[UCL]
Hick, Jean
[UCL]
Introduction : La violence conjugale est un problème de santé publique ayant de nombres répercussions sur les femmes qui en sont victimes. Bien que ces dernières consultent plus souvent que la moyenne, il semble qu’en médecine générale, la violence conjugale soit peu diagnostiquée. Le but principal de ce travail était donc de comprendre pourquoi nous la diagnostiquions si peu, en analysant les barrières des médecins généralistes face aux femmes qui en sont victimes, et de rechercher des solutions afin d’améliorer notre pratique. Méthodologie : Une étude qualitative a été réalisée, durant laquelle les avis de 19 médecins généralistes de la région de Verviers ont été demandés. Dans un premier temps, trois focus groupes ont été fait : le premier avec des assistants, le second avec des médecins travaillant à l’acte, et le dernier avec des médecins travaillant en maison médicale. Ces focus se sont poursuivis par des groupes nominaux lors desquels des solutions destinées à mieux diagnostiquer la violence étaient envisagées et classées par ordre de priorité. Résultats : Le nombre moyen de femmes victimes de violence rencontrées en consultation, au cours des 12 derniers mois, était de 2.16 pour les assistants, 4.5 pour les médecins travaillant à l’acte, et 11 pour ceux en maison médicale. Les médecins avaient une connaissance modérée des signes, des questions à poser, et ne faisaient pas de dépistage systématique de la violence conjugale. Souvent, le diagnostic était fait au stade de coups. Les barrières principales mentionnées étaient le manque de formation, la méconnaissance et la défaillance du réseau de prise en charge des patientes, et les différents ressentis négatifs du médecin. Directement liées à ces barrières, les solutions prioritaires proposées étaient la formation, l’amélioration de la prise en charge, et une meilleure sensibilisation des médecins et des patients. Certains médecins se disaient aussi favorables à faire une anamnèse plus proactive. Conclusion : Il serait judicieux de mieux former et de sensibiliser les médecins généralistes lors de leurs études et durant leur pratique de la médecine. Cela leur permettrait d’acquérir les connaissances nécessaires au diagnostic et à la prise en charge globale de la violence conjugale, et d’envisager un dépistage systématique.
Bibliographic reference |
Tanidis, Chrissoula. Analyse des barrières du médecin généraliste dans le diagnostic de la violence conjugale envers les femmes dans la région de Verviers, et recherche de solutions. Faculté de médecine et médecine dentaire, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : Neerdal, Corinne ; Duysens, Charlotte ; Hick, Jean. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:38463 |