Calin, Antonella
[UCL]
Vesentini, Frédéric
[UCL]
Dans l’opinion publique, les représentations associées aux étrangers semblent varier selon leurs nationalités mais également en fonction d’une différenciation faite quant à cette incorporation. Ainsi, au-delà de la dimension économique ou encore sécuritaire de cette acception péjorative, se trouve une logique ‘nationaliste’ témoignant de ce problème d’intégration. La criminalisation de la figure de l’étranger dans les discours politiques français se situe alors dans une perspective à la fois actuelle -le XXIème siècle-, mais également dans le prolongement historique. Dans un autre registre, elle s’insère dans les domaines médiatique, sociologique, culturel et politique. Ainsi, il convient de s'interroger sur la manière dont les discours politiques contribuent à la criminalisation des personnes immigrantes maghrébines dans la société française depuis 2002 jusque 2022. L’objectif est alors d’appréhender l’évolution des propos des possibles décideurs politiques français -soit les deux candidats du second tour de chaque élection présidentielle- quant à la perception criminalisée des allochtones originaires du Maghreb en France. Concrètement l’hypothèse porte sur une certaine forme de criminalisation des immigrés. Pour se faire, une analyse a posteriori d’ordre qualitative est privilégiée pour mettre en exergue les propos disséminés. Une comparaison se fera dans le temps et entre les orateurs pour en mesurer l’évolution. En termes de criminalisation, l’image de l’étranger en général comme criminel n’est plus prépondérante. La présence étrangère en France est banalisée, et dans le temps et dans le nombre. Ce sont davantage ses us et coutumes qui sont mis en cause, associés à un manque de liberté pour ceux qui la pratiquent. De facto, l’étranger criminel représente alors celui de confession musulmane. De manière tendancieuse, il ressort de ces débats que l’extranéité de certains individus persiste péjorativement et suscite une forme d’indésirabilité. Cet étranger n’est pas nécessairement immigré, mais il se rattache au même référentiel. Les inégalités sont dissimulées au travers de l’égalité dite théorique et d’une logique de criminalisation. Sur les vingt années étudiées, malgré une différence en termes de degrés, la figure de l’étranger ne s’affranchit pas d’une perception criminelle.
Bibliographic reference |
Calin, Antonella. L’évolution de la figure de l’étranger maghrébin dans les discours politiques français. Faculté de droit et de criminologie, Université catholique de Louvain, 2023. Prom. : Vesentini, Frédéric. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:41378 |