Communauté de communes ou fusion sur base volontaire: quel avenir pour la supracommunalité en Wallonie?

Face à une situation financière de plus en plus précaire, les communes wallonnes doivent trouver des solutions structurelles afin de voir l’avenir avec sérénité. Un raisonnement purement économique et administratif prône une fusion des plus petites communes, afin d’obtenir une taille critique autour des 15.000 habitants. Un décret a été élaboré dans ce sens par le gouvernement wallon. Celui-ci n’a enregistré qu’une seule demande de fusion au 31 octobre 2022. Dans le même temps, plusieurs initiatives de supracommunalité ont vu le jour ces dernières années dans un processus ascendant de communautés de communes. Promues par la Région wallonne via un appel à projets pilote, celles-ci couvrent désormais plus de 87% du territoire. A travers cette recherche, nous voulons comprendre pourquoi les communes privilégient la création de nouvelles entités supracommunales, par rapport aux fusions de communes. Une enquête quantitative auprès des 174 responsables communaux des communes de moins de 12.000 habitants, et trois entretiens semi-dirigés avec les ministres auteurs ou initiateurs des différents décrets nous permettent d’identifier les freins effectifs ou perçus qui expliquent le manque d’intérêt des communes pour le processus de fusion. Nous envisageons cette recherche à travers le prisme de l’espace géographique, de la science politique, du management public et de la sociologie politique.