LA VICTIMATION DES ENSEIGNANTS PAR LES ENSEIGNANTS À L'ÉCOLE SECONDAIRE FRANCOPHONE. Témoignages d'enseignants de Belgique, de France et du Québec

La violence à l’école fait l’objet de nombreuses études depuis des années, mais l’approche plaçant l’enseignant comme victime n’est pas encore quelque chose de commun. C’est la vision que propose ce travail, en s’intéressant aux victimations vécues par les enseignants du fait des élèves à l’école secondaire francophone. L’idée est de montrer comment le portrait décrit par la littérature s’enracine dans la réalité du terrain. Pour cela sont mobilisés des témoignages d’enseignants de Belgique, de France et du Québec, des espaces où la production scientifique sur la question est assez riche. On y retrouve les types d’attaques auxquels sont exposés les professionnels à l’école, les positions qu’ils adoptent pour faire face aux agressions subies et les conséquences encourues lorsque le traitement qui leur est réservé n’est pas satisfaisant. Il en ressort que, autant les attaques verbales, nombreuses, sont banalisées, celles physiques bénéficient d’une attention certaine. Les réactions qui s’en suivent sont ainsi différentes, surtout lorsqu’on considère à la fois la mission éducative et le besoin légitime de sécurité de chaque enseignant. Il faut enfin garder à l’esprit que même si l’enseignant est le premier à plaindre de ces victimations, la société entière en paie les frais également. Particulièrement cet élève présumé vulnérable et au service duquel le professionnel est, mais qui dans la pratique détient un pouvoir tel que le bien-être de l’enseignant semble souvent sacrifié au profit du sien.