Takam Maguela, Josiane
[UCL]
Carrillo-Santisteve Paloma
[UCL]
D'Hoore, William
[UCL]
La fin du mois de décembre 2019 à mars 2020, évoque bien le début d’une triste histoire de notre vécu. En effet, un nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2 est apparu pour la 1ère fois en Chine et s’est rapidement propagé en Europe et dans le monde entier, de sorte que la maladie Covid-19 a été déclarée comme une pandémie par l’OMS. À la vue des nombreuses conséquences importantes, aussi bien socioéconomiques que sanitaires dues à l’épidémie de la Covid-19, la vaccination était l’une des mesures sanitaires les plus efficaces pour faire face à la pandémie. En Belgique, comme dans de nombreux pays, bien que la priorité ait été donnée aux professionnels de la santé (PS), elle peine encore à convaincre certains parmi les PS issus de groupes sociaux minoritaires/ethniques. On sait par exemple qu’aux États-Unis, l’hésitation à se faire vacciner était plus élevée et multipliée par 5 chez les PS de race noire [13]. Nous avons fait le choix de réaliser une étude, non pas se voulant similaire, mais permettant de mieux comprendre l’hésitation vaccinale contre la Covid-19 auprès des PS originaires d’Afrique Subsaharienne. Cette étude vise donc à évaluer les facteurs influençant l’acceptation ou le refus des vaccins contre la Covid-19 chez ces PS et mieux évaluer les raisons sous-jacentes. Méthode : Une étude qualitative a été menée auprès d’un échantillon des PS (infirmiers, médecins et pharmacienne), recrutés par la méthode « boule de neige ». Les données ont été collectées au moyen d’entretiens semi-dirigés sur la base d’un guide d’entretien. L’analyse complète du corpus, après retranscription, s’est faite dans un processus itératif, par une démarche d’analyse textuelle de repérage des thèmes. L’interprétation et la discussion des résultats des déterminants à la vaccination contre la Covid-19 s’est faite sur la base du modèle des 5C [54]. Résultats : Au total, 7 PS originaires d’Afrique Subsaharienne ont accepté de participer à l’étude, dont 1 pharmacienne, 2 médecins et 4 infirmiers, exerçant dans divers milieux de soins. Dans l’ensemble, une seule participante était totalement vaccinée, 4 PS avaient déjà reçu au moins une dose d’un vaccin et 2 personnes ont déclaré ne pas vouloir se vacciner. Les motivations à la vaccination étaient : le besoin de se protéger et de protéger les autres, la confiance dans les vaccins, dans les autorités et les firmes pharmaceutiques, et des connaissances sur les vaccins et leur importance. À l’inverse, les doutes sur la sécurité et l’innocuité des vaccins étaient la principale raison du refus de se vacciner. D’autres facteurs associés à l’hésitation étaient : la méfiance envers les autorités et les firmes pharmaceutiques, le manque de connaissances sur les vaccins ainsi que sur les plateformes de fabrication, l’influence des médias et des plateformes d’information, ainsi que l’influence de la religion. Conclusion : L’hésitation vaccinale est encore fort présente dans ce groupe de PS. Nous pensons donc que les autorités et les scientifiques pourraient travailler en collaboration avec des personnes/PS ressources appartenant à des communautés d’origine étrangère établis en Belgique, afin d’améliorer le niveau perçu des avantages de la vaccination.
Bibliographic reference |
Takam Maguela, Josiane. Étude sur les facteurs influençant l’hésitation vaccinale contre la Covid-19 chez les professionnels de la santé originaires d’Afrique subsaharienne. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2024. Prom. : Carrillo-Santisteve Paloma ; D'Hoore, William. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:43904 |