Autour de Lucas

Ce mémoire porte sur l’intégration d’un enfant porteur d’un trouble praxique en classe ordinaire. Cela se fait au travers de l’étude du cas de Lucas, un enfant de 10 ans en intégration dans une école de la région bruxelloise. La question au centre de ce mémoire est « comment sont pris en compte les besoins spécifiques de Lucas ? On y répond en dressant d’abord le profil médical et scolaire complet de Lucas. Il est porteur d’un trouble praxique « visuospatial » qui a de nombreuses conséquences scolaires. Tous ces troubles et ces difficultés sont contournés en classe par divers moyens dont notamment l’usage d’un ordinateur en compensation d’une écriture manuscrite déficitaire. Cet ordinateur occupe une place centrale dans cette intégration puisque « l’autonomie dans la gestion de son matériel » a été posé par les intervenants comme l’un de ses objectifs majeurs. Cela pose de nombreuses questions dont je discute dans ce mémoire sous l’angle de l’école inclusive (Rousseau, Prud'homme, & Vienneau, 2015). Il ressort de cette discussion que si cet objectif semble bien légitime aux yeux de tous les acteurs, ceux-ci gagneraient sans doute à s’accorder davantage sur ce qui attendu de Lucas dans ce cadre. En effet, Cette recherche d’autonomie peut être perçue comme « normalisante » (AuCoin & Vienneau, 2015). Cela engendre une pression supplémentaire pour Lucas (qui la supporte difficilement) et un surcroit de travail difficile à gérer pour Julie. D’une manière plus générale, cela démontre encore une fois la nécessité qu’il y a à discuter d’un projet d’intégration entre tous les acteurs (scolaires et parascolaires) directement concernés (en incluant d’ailleurs l’enfant lui-même ou ses parents) afin de développer une philosophie commune de travail et une véritable planification stratégique. À ce sujet, il conviendrait peut-être d’explorer ultérieurement les divers aspects qui freinent (ou au contraire qui encouragent) la mise en place de telles « planifications » notamment du côté des enseignants. Il semble bien que ce soit là un point essentiel dans tout projet d’intégration/inclusion. Or ceux-ci sont vraisemblablement appelé à devenir de plus en plus nombreux dans le futur. La question semble donc d’une grande importance.