Kockartz, Alexandra
[UCL]
Brackelaire, Jean-Luc
[UCL]
Ce travail de recherche a pour but d’analyser la thématique de la migration d’un point de vue phénoménologique. Nous partons du postulat énoncé par Jean-Claude Métraux : « Nous sommes tous des migrants » pour conduire notre travail de terrain. La migration est, dans ce travail, entendue au sens métaphorique du terme : d’après Métraux (2013), elle constitue une épreuve majeure pour toute personne qui la vit. L’accès à un nouveau « monde de sens » (voir infra) est d’emblée un défi pour la personne, car il implique un long processus de deuil pour espérer aboutir à une « co-création de sens » (voir infra) avec le monde environnant. L’objectif de recherche qui a guidé ce mémoire vise à comprendre le sens et la signification subjective de l’expérience des sujets migrants qui plongent à un moment donné de leur parcours dans une « précarité pathogène », entendue ici comme la perte irrévocable des valeurs partagées avec le monde environnant. « La précarité pathogène, dans ce sens, c’est de n’être assigné ni d’un côté ni de l’autre, en attente interminable d’une place reconnue et digne qui, seule, pourtant, pourrait donner une pesanteur d’appartenance permettant la liberté de passage comme la liberté de penser » (Metraux, Préface de Jean Furtos, 2013 :14) Pour ce faire, nous mettons sur pied une méthodologie adaptée aux sujets-migrants, au contexte institutionnel et aux évènements sur le terrain : l’observation participante, les entretiens semi-directifs et la récolte de données préalable à la recherche. C’est au terme de travail et dans la partie analyse que nous mettrons en perspective les données empiriques et les conceptions théoriques. Nous prendrons en compte les expériences subjectives de sujets-migrants et de manière plus systématique nous : - Analyserons comment le sujet-migrant a vécu son expérience migratoire dans un contexte précaire. - Analyserons le sens et la signification émis par le sujet sur son expérience migratoire par l’entremise de la narration de son histoire. Question de recherche Notre question de recherche s’est conçue à partir de l’expérience vécue des sujets migrants et du contexte socio-politique actuel, en constante mutation. La démarche de recherche présentée prend le parti de se distancier du sens commun actuel sur les préoccupations liées aux personnes migrantes quant à leur projet d’accès et d’intégration à la société européenne. A contrario, comment la migration est-elle vécue quand elle aboutit à la perte irrévocable de sens et plonge le sujet dans une extrême précarité ? C’est à cette question que nous répondons empiriquement au terme de ce travail. Plan du mémoire La structure du mémoire se présente en deux parties : la première partie fait état du cheminement théorique et méthodologique accompli durant ce travail. La seconde partie concerne le volet empirique avec la présentation du terrain à l’étude et l’analyse phénoménologique, à partir des données recensées. Dans la partie analyse, il sera question de décrire, d’un point de vue phénoménologique, l’expérience migratoire de trois sujets-migrants, à partir des concepts identifiés par Métraux. Pour finir, nous envisageons de croiser ces récits, afin de décrire la structure générale de l’expérience migratoire dans un contexte précaire.
Bibliographic reference |
Kockartz, Alexandra. La migration comme métaphore : enquête ethnographique et analyse phénoménologique de sujets-migrants en contexte précaire. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2016. Prom. : Brackelaire, Jean-Luc. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:7965 |