La prévention dans l’aide à la jeunesse : un référentiel sectoriel

C’est entendu : en Communauté-française-de-Belgique-Fédération-Wallonie-Bruxelles, nous avons les plus beaux décrets - et désormais peut-être le plus beau code -, à la fine pointe de la raison progressiste, émancipatrice, critique, procédurale. C’est en en particulier le cas en matière d’aide à la jeunesse, avec le décret de l’Aide à la Jeunesse de 1991 qui cristallise les arguments de la sociologie critique. Un vrai rêve de sociologue ! En effet, le décret de 1991 incorpore la mise en évidence par Pierre Bourdieu des violences invisibles et structurelles générées par un ordre social inégalitaire. Dans sa volonté de déjudiciarisation et de désinstitutionalisation de la prise en charge des mineurs en danger, le décret de 1991 reprenait à compte la déconstruction des institutions totales et du modèle disciplinaire effectuée par Michel Foucault et par Erwing Goffman (Goffman, 1968). Et même, l’appel du sociologue actionnaliste Alain Touraine au renforcement des capacités du sujet individuel et des acteurs collectifs trouve un écho dans la valorisation de l’action collective et de l’action communautaire mises en œuvre par les AMO...