« Le mur israélien. Séparation, contrôle et colonialisme »

En juin 2017, l’occupation israélienne de Gaza, de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie fête son cinquantième anniversaire. Ce régime d’occupation a muté au cours de son existence. Un des éléments de ce dispositif a concentré une bonne part de l’attention des Européens. Il s’agit de ce que le français et l’arabe nomment couramment le « mur » là où l’hébreu recourt au terme de « barrière » . Cette barrière a été érigée en Cisjordanie depuis l’été 2002. Elle symbolise et caractérise l’occupation dans sa période post-Oslo en se situant au croisement de trois principes qui la gouvernent : la séparation (non hermétique) des populations, le contrôle militaire des Palestiniens et la poursuite du projet de colonialisme pionnier israélien. C’est donc à l’aune de cet outil particulier que nous entendons caractériser l’occupation et de ce fait l’évolution du conflit israélo-palestinien dans sa phase contemporaine. Dans un premier temps, nous revenons donc sur ce projet de barrière au croisement de la lutte anti-terroriste et du contrôle des mobilités palestiniennes. Nous envisageons, dans un second temps, en quoi, malgré le principe de séparation qu’elle prétend incarner, la barrière symbolise l’avancée du colonialisme pionnier israélien dans cet espace entre la Méditerranée et le Jourdain.