Le 15 avril 2019, la cathédrale Notre Dame de Paris prend feu ! L’incendie provoque, on le sait, un énorme émoi proportionnel à la charge des mémoires qui habitent l’édifice : le christianisme, les maîtres bâtisseurs du gothique, la Nation hypostasiée, la littérature et d’autres. Le président Macron et les très grandes fortunes de France tentent de transformer la catastrophe en effet d’aubaine et d’y capter quelques fragments de la hauteur morale qui leur manque. Le 26 avril, 11 jours plus tard, Alain Badiou donne une conférence à l’Université de Louvain. Il revient sur l’incendie et analyse patiemment les multiples échos et effets de ce qu’il nomme un « accident architectural». Il conclut sa conférence en énonçant abruptement, au titre de définition: «L’Architecture devrait être… comme une espèce d’intervalle violent entre le Réel et le Symbolique.» Le 20 février 2020, 10 mois plus tard, Mario Montalbetti donne une conférence à l’Université de Louvain qui s’arrime à la déclaration d’Alain Badiou qu’il commente à partir de ses propres positions, celle de poète et celle de linguiste.
Montalbetti, Mario ; Chanvillard, Cécile ; Stillemans, Jean ; et. al. On intervals . Comments on a defintion by Badiou. In: Les pages du laa, Vol. 34, no.1, p. 18 (2020)