Leblanc, Hélène
[UCL]
Alors que le Moyen Âge avait critiqué la définition augustinienne du signe parce que celle-ci ne concerne que le signe matériel, afin d’élargir cette définition pour faire des concepts des signes qui renvoient aux choses, l’âge moderne se caractérise par un retour à la conception du signe comme chose sensible. Chez les empiristes, il semble que ce retour s’effectue par la référence aux traditions stoïcienne, sceptique et épicurienne, et par une prédilection affichée pour la valeur indiciaire du signe par rapport à sa valeur sémantique. Ceci veut dire que les empiristes, dans leur discours sur le signe comme objet d’étude thématisé, insistent avant tout sur sa fonction remémorative et sur sa valeur de probabilité. Ils privilégient ainsi l’indice en tant que trace (au sens où l’indice est opposé au signe communicationnel), et d’autre part en tant que s’inscrivant dans une échelle de certitude (au sens où l’indice est opposé à la preuve). Ils s’appuient pour cela sur des références antiques nouvelles auxquelles s’ajoute une reconfiguration de la référence aristotélicienne, qui accentue le versant logique de la pensée du signe par rapport à son versant linguistique. Cet article montre comment les références à la sémiotique antique constituent une constante originale du discours empiriste moderne sur les signes en étudiant de près deux auteurs représentatifs d’un premier empirisme : Pierre Gassendi et Thomas Hobbes.
Bibliographic reference |
Leblanc, Hélène. Transfert d’auctoritates du sémantique à l’indiciaire au XVIIe siècle: Gassendi et Hobbes. In: Cygne noir, Vol. 6, no.6, p. en ligne (2018) |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078/230588 |