Couverture collection

Christel Douard et Roger Barrié, Châteaux du Haut-Léon (Finistère), Images du Patrimoine, n° 34. Rennes, 1987, 32 p.

[compte-rendu]

Année 1989 147-3 pp. 264-265
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Christel DoUARD et Roger BARRIÉ, Châteaux du Haut-Léon (Finistère), Images du Patrimoine, n° 34, Rennes, 1987, 32 pages, nombreuses ill. noir et couleur.

Les Images du Patrimoine que multiplient les services régionaux de l'Inventaire ne remplacent certes pas les Inventaires topographiques, pensée initiale d'André Malraux et des premières équipes. Mais ces brochures, d'un maniement commode, toujours très bien illustrées en noir et en couleurs, permettent une première connaissance de nos richesses, qu'elles soient dans la limite d'un quartier de ville, d'un canton, ou qu'elles suivent un thème spécifique. Elles témoignent de la qualité des équipes régionales et de leur haut niveau scientifique.

L'Inventaire de Bretagne vient de publier un beau fascicule Châteaux du Haut-Léon, Finistère. Il s'agit de la partie nord du Finistère entre la rivière de Morlaix, la vallée de l'Elorn (ou si l'on veut aujourd'hui la voie rapide Paris-Brest) et la région de Lesneven où commence le Bas-Léon. Le « Haut » dans le vocabulaire des provinces distingue souvent la partie traditionnellement la plus riche : c'est le cas ici encore aujourd'hui. Ce Haut-Léon, enrichi par l'industrie textile est

lèbre à la fois par ses belles églises et ses châteaux, surtout celui, depuis longtemps dans le domaine public, de Kerjean. J'avais eu l'occasion dans les Mémoires de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Bretagne en 1982, de proposer une réflexion sur trois châteaux de la Renaissance de ce territoire, très proches les uns des autres, Kerjean, Kergournadec'h et Maillé ; nous en avions aussi parlé au Centre d'études de la Renaissance de Tours avec Jean Guillaume. Roger Barrié et Christel Douard ont eu la très heureuse idée d'élargir le propos et, en s 'appuyant sur les superbes photographies de Guy Artur et de Norber Lambart, de mener, à la découverte de ces richesses originales et peu connues, une réflexion enrichissante sur la sociologie architecturale du château.

Dans cette province qui peut paraître bien loin se poursuit l'acculturation de siècle en siècle et le circuit de six châteaux se termine en 1849 avec le château de Kernévez près de Saint- Pol-de-Léon, création de la puissante famille de Guébriant qui a joué un rôle si considérable dans cette petite région pendant un siècle. Froëlicher, un parisien d'origine suisse, réalisa, en 1868, une grande construction analogue à La Rougel- lerie, à Chaumont-sur-Tharonne en Sologne. Alors qu'en 1825 il donnait à la chapelle expiatoire du duc de Berry à Rosny une silhouette néoclassique parfaite, là il crée une grande composition très équilibrée, s 'inspirant des schémas de la première moitié du XVIIe siècle, mais avec des notations dans le plan-masse qui annoncent la force de l'éclectisme et la liberté accentuée par le parc dessiné par Bühler. Un tel château a une signification sociale, celle de la présence, et fait songer à la même époque à ce que faisait le comte de Falloux en Anjou. Les nécessités révèlent la parfaite conscience du but à atteindre.

Ce n'était après tout que reprendre les motivations d'autrefois : nous sommes toujours dans ce qu'un jour j'ai proposé d'appeler le « château-miroir ». La préface de la publication expose avec une parfaite clarté le déroulement de deux siècles d'imaginaire nobiliaire, « transposition esthétique de ses aspirations, de ses desseins et de ses rêves par le moyen de créations artistiques ». Cheminement plein d'enseignements, qui s'élargit par la perception d'un paysage environnant domestiqué et modelé.

Le Haut-Léon est le lieu privilégié d'une telle promenade qui part de la forteresse des années 1430-1450 des Kérouzéré, familiers des ducs bretons. Celle-ci a déjà un plan original avec sa chapelle au-dessus de la porte d'entrée du logis. Comme la partie médiévale de Maillé, la salle haute a gardé une admirable charpente que la photo en couleurs rend saisissante.

A Tronjoly en Cléder , les Kergoët construisent au XVI e siècle un vaste manoir en équerre avec grande tourelle d'angle selon un type venu de la Loire comme le montrent à la fois le volume de la tourelle, son pan coupé et sa chambre haute. Rien d'étonnant si l'on pense à la parenté des Kergoët avec les Parcevaux, constructeurs d'un manoir analogue à Ploune- venter au temps de leur alliance avec les Goulaine, la grande famille de la Basse-Loire.

Cette même alliance expliqua vers 1560 la transformation

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