Couverture fascicule

Elga Lang, Die mittelalterlichen Wandmalereien in der Steiermark. Wien, Verlag des Osterreichischen Akademie der Wissenschaften, 2002 692 p. ( Corpus der mittelalterlichen Wandmalereien Osterreichs, Band II)

[compte-rendu]

Année 2007 165-1 pp. 126-127
Fait partie d'un numéro thématique : Beaugency. Monuments du Moyen Âge et de la Renaissance
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Peinture murale

Elga Lanc, Die mittelalterlichen Wand- malereien in der Steiermark, Wien, Verlag der Ôsterreichischen Akademie der Wissen- schaften, 2002, 32 cm, 692 p. (vol. de texte), 991 fig. en n. et bl. et en coul. (vol. de planches), plans, carte, index topographique, onomastique, iconographique. - ISBN : 3-7001-3006-6, 290 €.

(Corpus der mittelalterlichen Wandmalereien Osterreichs, Band II)

Ce deuxième volume du corpus des peintures murales médiévales d'Autriche, consacré à la région sud-est de l'Autriche - la Styrie -, succède à celui paru en 1983 qui présentait l'inventaire des peintures murales de Vienne et de la Basse-Autriche (J. Taralon, c.-r., Bull, mon., 1984, t. 142-IV, p. 475-476). Sa rédaction a été confiée comme le tome précédent à E. Lanc, spécialiste de la peinture murale, aidée pour quelques notices par M. Porta, auteur d'une thèse (1976) sur les peintures murales de la Styrie de 1460 à 1530. La présentation reste fidèle au projet initial engagé par le Service fédéral des monuments historiques et soutenu par l'Académie des sciences d'Autriche. En début de volume, une brève introduction fait office de synthèse. Les notices sont classées dans l'ordre alphabétique des 1 1 8 communes correspondant 148 édifices, religieux pour la plupart. Chacune livre des informations détaillées sur le décor peint, réparties en différentes rubriques adaptées à l'ampleur des décors : bibliographie analytique, histoire du site, architecture de l'édifice, conservation des peintures murales, histo- rique des restaurations, technique picturale, description précise du programme iconographique, analyse stylistique et datation.

La carte des sites à peintures - datant du XIIe jusqu'à la première moitié du XVIe siècle - affiche une forte densité dans la vallée de la Mur (passant par Graz, capitale de la province) et de son affluent la Mùrz. Le vaste corpus des édifices étudiés va de la cathédrale de Graz aux modestes chapelles, en passant par les églises abbatiales, paroissiales et conventuelles ; il comprend aussi une dizaine de constructions civiles (palais épiscopal de Graz, châteaux et maisons) et plusieurs oratoires (Bildstôcke).

Comme ailleurs, c'est au XIXe siècle que furent redécouvertes bon nombre de ces peintures murales. Parmi les ensembles les plus prestigieux, citons la chapelle Saint-Jean de Pùrgg où à partir des années 1 870 furent mises au jour des peintures romanes qui depuis n'ont cessé d'atti-

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rer l'attention des spécialistes. L'historiographie des peintures de Styrie s'inscrit pleinement dans l'histoire des goûts et des techniques mises en œuvre dans la conservation et la restauration de l'époque contemporaine. Les découvertes de ces deux derniers siècles révèlent d'impressionnants cycles romans, gothiques et Renaissance. De précieux indices livrés par les décors fournissent des jalons importants pour l'histoire de la peinture en Styrie : dates, épitaphes, armoiries, mais rarement un nom d'artiste (l'unique exemple étant la marque de Johannes Aquila pictor à Fùrstenfeld, fin du XIVe siècle). On est séduit par la proposition de reconnaître dans les deux donateurs peints à Pûrgg : Ottokar III de Traungau (1125-1164) et Gottfried K abbé d'Admont (1138-1165), les deux plus importantes figures laïques et ecclésiastiques de la région, commanditaires de ce seul ensemble roman complet d'Autriche, réalisé vers 1 164.

D'autres cycles - aussi remarquables que celui de Pùrgg - se dégagent du corpus : Sankt Georgen ob Judenburg (vers 1240), Hartberg (Saint-Michel) avec un ensemble du milieu du XIII1 siècle mais entièrement repeint en 1893- 1894, Leoben-Gôss où les peintures de la chapelle Saint-Michel de l'ancienne abbaye bénédictine réalisées vers 1 277-1283 sont un témoin du Zackenstil ; Oberzeiring (vers 1360) ; Bruck an der Mur avec des œuvres du gothique international ; Wies-Altenmarkt (fin du XIVe siècle) ; Sankt Lorenzen (vallée de la Miirz) avec un décor exécuté vers 1420, ou encore l'église Sainte-Anne de Murau avec des campagnes picturales à l'extérieur et à 1 intérieur réalisées vers 1420, vers 1470 et en 1518.

Bien que la majorité des œuvres reste anonyme, l'enquête a révélé un certain nombre de sites pouvant être regroupés autour d'un même peintre ou d'un même atelier. L'un de ces artistes itinérants est le Maître Fmnziskus von Judenburg, ainsi désigné d'après le prénom Fmnziskus inscrit sous une peinture de la Madeleine de Judenburg. Cette ville située sur l'axe Vienne- Venise était au Moyen Âge l'une des plus importantes villes de Styrie. L'atelier du maître est attesté dans les années 1370 le long de la Mur, à Leoben-Gôss, à Graz (Leechkirche), à Murau et à Gurk en Carinthie. Les œuvres du Maître de Bruck comptent parmi les plus belles créations du tournant du siècle : sa maîtrise technique (fresque) et spatiale se manifeste dans les peintures de 1 ancienne église des frères mineurs de Bruck an der Mur (vers 1390-1395). Son style et notamment son sens de la narration s inspirent de la peinture italienne. Cette influence italienne se rencontre en d'autres endroits, ainsi l'artiste qui vers 1400 peint le décor d'Eibiswald est supposé être originaire d'Italie du Nord.

L'atelier du Maître de Schoder fut le plus actif, notamment dans les environs de Murau : on lui doit huit décors qui s'échelonnent entre les années 1 490 (église de Schoder) et les années 1510-1515 (l'église Sankt Rupert uni Kulm de Ramsau). Au début du XVIe siècle, on peut suivre la trace du Maître de Sankt Radegund à la chapelle Sainte-Lucie de Seckau et à l'abbaye de Rein en 1501, puis à Neuberg en 1505 et à Sankt Radegund en 1 506. En 151 8, un peintre, attesté par ailleurs en Carinthie, signe par son monogramme FSP l'Arbre de Jessé sur l'arc triomphal de l'église Sainte-Anne de Murau. Plus d'une fois, les œuvres et les artistes témoignent des échanges avec d'autres villes ou régions voisines (Salzbourg, Carinthie, Allemagne méridionale, Italie du Nord ou Bohême).

L'iconographie offre un éventail de thèmes correspondant aux habituels cycles bibliques, aux images mariales et hagiographiques comme à des thèmes plus rares. La scène du cortège des rois mages semble avoir été particulièrement appréciée en Styrie et instaurée à partir du 2e quart du XIV1' siècle (parmi une dizaine d'exemples, citons Oppenberg, vers 1340 ; Sankt Lorenzen im Mùrztal et Sankt Peter am Kammersberg, vers 1420). Le thème des Dix mille martyrs fut aussi mis à l'honneur : parmi les onze représentations, réalisées entre le dernier tiers du XIVe siècle et les années 1 500, celles de la chapelle castrale de Gutenberg et des églises de Bruck, de Niederhofen et de Weiz sont les mieux conservées. On notera également trois exemples du Volto Santo (Sankt Benedikten, 1420 ; Sankt Câcilia ob Murau, 1er quart du XVe siècle ; Sankt Lorenzen im Mùrztal, vers 1420) ; deux peintures du Christ du dimanche (Oberzeiring, vers 1360 et Sankt Lorenzen im Mùrztal, vers 1420) ; la légende de Pyrame et Thisbé (Bad Radkersburg, « Pistorhaus », vers 1390, cycle profane le plus ancien d'Autriche), ou encore des unica comme la représentation romane de la Guerre des chats et des souris à Pùrgg, les scènes inspirées du Cantique des cantiques à Leoben-Gôss, vers 1277-1283 ; celle de la Croix vivante à Anger (vers 1450). Certaines représentations reflètent les choix spécifiques de leurs commanditaires : l'abbé Jean Ie' fit peindre dans les années 1350, à l'abbatiale de Sankt Lambrecht - important centre artistique de Styrie -, une scène complexe du Trône de Salomon ; le curé Rùdiger Olhafen, originaire de Zurich, fut l'instigateur des trois saints céphalophores zurichois, peints à l'église Saint-Rupert à Bruck vers 1415-16 et l'empereur Friedrich 111, dans un souci de légitimation de son pouvoir, fit peindre en 1450 à la cathédrale de Graz le décor héraldique et sa devise en évidence sur la voûte du chœur. Le portrait du même Friedrich III apparaîtrait d'ailleurs dans l'un des trois Saint-Christophe

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