Couverture fascicule

Hansen (Emmanuel), Ninsin (Kwame A.) (eds.) - The State, Development and Politics in Ghana. - Dakar, Codesria, 1989

[compte-rendu]

Année 1991 43 p. 177
Fait partie d'un numéro thématique : Les chemins de la démocratie
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Hansen (Emmanuel), Ninsin (Kwame A.) (eds.) — The State, Deve¬ lopment and Politics in Ghana. — Dakar, Codesria, 1989, 280 p., Index.

Cet ouvrage collectif rassemble dix contributions d’universitaires ghanéens qui dressent le bilan de trente années de développement politique et économi¬ que de leur pays. Il comporte deux par¬ ties consacrées l’une à l’évolution du système politique et économique et l’autre aux acquis et échecs de la poli¬ tique agricole et sanitaire. De la lecture, il appert que l’histoire contemporaine du Ghana est une sorte de condensé de l’histoire des postcolonies africaines. En effet, le pays qui se voulait l’emblème de l’Afrique a fait l’expérience de systè¬ mes politiques divers : démocratie par¬ lementaire, monocratie autoritaire, dic¬ tature militaire, populisme totalitaire, etc. Sur le plan économique, des échecs spectaculaires ont succédé à une appa¬ rente prospérité.

Mais cette lecture générale de l’ouvrage ne doit pas empêcher d’en faire une autre, plus raffinée, à travers les différentes contributions qui traitent chacune d’un aspect particulier de ce bilan : rapport entre capital et travail, entre le FMI et les différents gouver¬

nements successifs, politique bancaire, étrangère, sanitaire, foncière, rôle de la femme, cultures vivrières, cultures de rente, luttes des classes dans le secteur industriel, etc. S’il est impossible de rendre compte de manière exhaustive de chacune de ces études, on peut toute¬ fois signaler celle dé Kwesi Jonah qui montre que l’intervention du FMI dans l’économie ghanéenne ne date pas des années 1980 comme on le pense sou¬ vent, mais remonte aux années 1960 sous Nkrumah. Si celui-ci s’est toujours opposé aux diktats du Fonds, comme d’ailleurs son successeur civil, H. Limann, en revanche, les différents régimes militaires vont négocier une col¬ laboration étroite avec le gendarme financier du Tiers monde qui compte actuellement le Ghana parmi ses meil¬ leurs élèves. De son côté, K. Boafo-Arthur nous apprend que la ligne de conduite impulsée par Nkrumah à la politique étrangère, qui faisait du Ghana le champion de l’unité africaine, des lut¬ tes de libération nationale et du non-alignement, a été vite abandonnée par ses successeurs qui ont adopté dans ces domaines une position opportuniste et ambiguë, essentiellement déterminée par l’obsession de trouver les crédits néces¬ saires à la mise sous perfusion d’une économie moribonde.

Si les textes sont d’une remarqua¬ ble qualité, on regrette cependant qu’il n’y ait aucune contribution sur la poli¬ tique intérieure proprement dite. On aimerait voir les auteurs nous éclairer sur la chute de Nkrumah et les règle¬ ments de compte qui l’ont suivie au sein de la junte militaire entraînant l’assassinat d’Emmanuel K. Kotoka, ainsi que sur les différents changements de régime et surtout sur la prise de pouvoir de Jerry J. Rawlings et son épo¬ pée «épuratrice », etc. Dans un ouvrage-bilan, l’on ne doit pas évacuer ces problèmes intérieurs. [C. M. T.]