A. E. TAYLOR, Socrates. [Londres], Peter Davies Ltd, 1932; un vol. in- 12, de 182 pp.; 5 sh. net.

Sur l'histoire de Socrate et de sa pensée, M. Taylor a développé dans ses Varia Socratica I, publiés en 1911, des thèses en grande partie nouvelles et qui, à l'époque, firent sensation, voire parurent à d'aucuns d'une hardiesse excessive. Il n'a cessé, depuis lors, de creuser les alentours de la question socratique dans des études diverses, où il a maintenu en général son point de vue initial et s'est efforcé d'en confirmer le bien fondé par de pénétrantes analyses des témoignages légués par l'antiquité. Dans l'ouvrage d'ensemble qu'il nous présente aujourd'hui, il réunit et synthétise ses conclusions antérieures, tout en revenant avec soin sur les principes de méthode et les discussions de textes, qui en assurent la solidité. — Un chapitre d'introduction est consacré précisément à ces questions de méthode : M. Taylor, comme on peut bien s'y attendre, le conclut en accordant un maximum d'historicité aux tableaux d'apparence historique brossés par l'artiste prestigieux que fut Platon. On peut trouver qu'il exagère ; on ne dira jamais qu'il pousse jusqu'à la naïveté sa confiance dans son guide. Ce qui fait précisément la valeur de sa méthode, c'est le contrôle auquel il soumet les données fournies par les dialogues platoniciens en les confrontant avec les indications contenues dans les autres sources, — Aristophane, Xénophon, ainsi qu'Eschine et quelques autres sources secondaires. Grâce à une critique fort avisée et à un sens aigu des réalités historiques, il arrive à faire rendre à ces témoins