Couverture fascicule

Roquebrussanne (La) (Var). L'Éouvière

[compte-rendu]

Année 1997 27 p. 170
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ROQUEBRUSSANNE (La) (Var). L'Éouvière

L'aven effondré de l'Éouvière est une cavité située sur un replat du flanc oriental du massif d'Agnis à une altitude de 650 m environ près du plateau dit «d'Agnis» entre les bassins de Méounes et de La Roquebrussanne. La configuration de la cavité ressemble à celle du Vieux-Mounoi, grotte utilisée comme bergerie du Néolithique à l'époque contemporaine et située sur l'extrémité opposée de la même chaîne de collines. Cette ressemblance, l'existence d'un muret barrant l'espace couvert (dispositif habituel pour les parcs aménagés dans des abris naturels) et la tradition pastorale englobant tout le versant (pacages d'été et de demi-saison encore pratiqués), ont incité à sonder ce site.

Ouverte au sud et spacieuse du côté de son entrée (15,00 m x 11,50 m pour une hauteur de 1,70 à 1,80 m), la cavité finit par un goulet de 5 m x 3 m, haut de 1,20 m. Son sol est encombré par un éboulis formé des strates tombées du plafond et de blocs résultant de leur gélifraction. Un espace à ciel ouvert, de 10 m de diamètre environ, précède la cavité. Il s'agit de la partie dont le plafond s'est totalement effondré. C'est aujourd'hui une dépression naturelle communiquant avec le plateau par deux rampes. Les aménagements dûs à l'homme sont minimes. Un muret bas (une marche) marque le début du goulet final. Le mur/barrière de l'entrée est situé à l'aplomb du porche. Construit à sec, il constitue un soutènement du côté intérieur et dépasse très peu (0,30 m environ) du côté extérieur. Une réfection est visible dans son appareil.

Le mur/barrière est fondé au-dessus d'une accumulation d'ensembles sédimentaires composés de couches grises/ blanches sur couches brunes ou brun/noir (niveaux 4 à 8). Ces sédiments continuent à s'accumuler durant la première phase de construction du mur et viennent buter contre ses assises (niveaux 2-3). Leur aspect est alternativement, soit cendreux, soit terreux, et leur texture est grasse/compactée ou pulvéru¬ lente/granuleuse. Ils sont souvent discontinus ou lenticulaires. Ce sont là les caractères des sédiments de bergerie : dépôts de fumiers/litières/restes alimentaires minéralisés et/ou brûlés. L'u¬ niformité du comportement taphonomique de ces sédiments rend difficile leur différenciation en termes de chronologie absolue et l'évaluation de la durée des discontinuités consta¬ tées. À l'Éouvière, les deux périodes d'utilisation pastorale (moderne et médiévale) se distinguent cependant par leur mobilier.

Le niveau 1 est un niveau de dégradation et d'abandon. Le niveau superficiel est composé d'éléments d'éboulements, d'ap¬ ports éoliens et de quelques objets (marmites, bouteilles en verre) datables du xxe s. Un abondant mobilier céramique associé aux niveaux 1 à 3 est caractéristique des xvne (fin)-xixe s. Les niveaux 4 à 8 ont restitué de la céramique grise tournée de faciès médiéval (ollae ), qui pourrait dater de la fin du haut Moyen Âge au xie s. (vases globulaires, absence de formes médiévales classiques : «pégaus», marmites.). (Respon¬ sable de la fouille : 'Ada Acovitsioti-Hameau.)